Le procès de l’opposant Jean-Claude Muyambo a été suspendu mercredi 25 janvier par le tribunal de paix de Ngaliema de Kinshasa à la suite d’une requête introduite par les avocats du prévenu, qui a exigé la réouverture de la procédure afin de lui permettre de présenter ses moyens de défense. Le ministère public a requis cinq ans de prison contre l’opposant pour abus de confiance concernant cinq immeubles qui appartiendraient au Grec Alexandros Stoupis.
L’ancien bâtonnier Jean-Claude Muyambo de Lubumbashi attendait depuis janvier 2015 l’ouverture de son procès. Celui-ci s’est ouvert avec instruction immédiate du fond de la cause.
Mais son conseil, William Kalombo, dénonce le vice de procédure, après avoir boycotté l’audience inaugurale de mardi:
«Le bâtonnier a été saisi par une citation à prévenu pour qu’il comparaisse. Cette citation avait des irrégularités, parce qu’on est en matière pénale […] Qu’on ouvre le débat. Qu’on permette au bâtonnier de présenter en âme et conscience ses moyens de défense, vous verrez qu’il n’y a rien. Le dossier est vide».
Cinq immeubles parmi lesquels, un revendiqué par Katebe Katoto comme propriétaire en brandissant les titres parcellaires, sont querellés dans cette affaire. Le conseil du Grec Stoupis, Ambroise Kamukuni, a précisé que Katebe n’en avait pas les titres.
Ambroise Kamukuni plaide pour que son client recouvre ses droits:
«Dans l’historique de l’immeuble, au service des titres immobiliers de Lubumbashi, il n’y a pas de titre de Monsieur Katebe. Il y a, par contre, le titre de […] la maman de Stoupis. Muyambo évite toujours qu’on ouvre le fond de cette affaire afin que le public se rende compte de quoi il est réellement poursuivi».
Si le tribunal rejette la requête du prévenu, le verdict serait alors prononcé la semaine prochaine.
Jean-Claude Muyambo fait partie des prisonniers dont l’opposition exige la libération. Elle le considère comme un « prisonnier politique».