«Nous sommes complètement d’accord avec l’appel du secrétaire général de l’Onu qui plaide pour des pourparlers politiques avec le pouvoir, mais à condition que cela se fasse sous l’égide de la Communauté internationale», a déclaré jeudi en conférence de presse à Kinshasa, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, président de l’Unafec et membre du regroupement de l’opposition, G7.
Il rendait compte de la discussion que l’opposition a eue la veille avec le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon en visite en RDC.
Pour Gabriel Kyungu wa Kumwanza, le président Kabila ne devrait pas être concerné par le dialogue politique qui vise à baliser le chemin des prochaines élections étant donné que «le président Kabila est déjà fin mandat et que ce dialogue devra porter sur l’avenir de la RDC après son mandat».
«Nous avons souligné que lorsqu’on parle des négociations politiques, nous sommes complètement d’accord mais à condition que cela se fasse sous l’égide de la communauté internationale parce qu’en face de nous c’est la malhonnêteté qui règne», a déclaré Kyungu wa Kumwanza.
Il a insisté sur le fait que pour lui le président Kabila ne devrait pas être impliqué dans le dialogue puisqu’il accomplit son dernier mandat constitutionnel.
«Pour le moment, il est président de la République nous le reconnaissons. Mais nous sommes en train de nous projeter au-delà de son mandat. Notre satisfaction est qu’enfin les Nations unies ont touché du doigt les avatars, les difficultés, les souffrances que le peuple subit actuellement de la part du pouvoir en place. Nous avons profité de l’occasion pour montrer la mauvaise foi du pouvoir qui ne respecte plus rien notamment les droits de l’homme», a conclu Kyungu wa Kumwanza.
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Le président Kabila a convoqué fin novembre 2015 un dialogue politique pour préparer les élections futures dont la présidentielle qui doit se tenir en principe en novembre 2016 et à laquelle il ne pourra pas se présenter au regard des dispositions constitutionnelles de la RDC qui limitent à deux les mandats successifs qu’un président de la République peut exercer.
Une frange de l’opposition boude le dialogue convoqué par le président Kabila, estimant que ce forum serait une astuce pour contourner les dispositions constitutionnelles limitant le nombre de mandats.
A la place, les opposants se disent favorables à un dialogue sous l’égide de l’ONU pour respecter la constitution.
De passage à Kinshasa en début de semaine, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a déclaré :
«Il faut qu’il y ait un dialogue consensuel entre toutes les parties prenantes. Et j’ai encouragé le président [Joseph Kabila] à entreprendre un dialogue inclusif. Toutes les parties que j’ai rencontrées ont indiqué qu’elles souhaitaient participer à un dialogue inclusif. De toutes les façon, il n’y a pas d’autre solution.»