Inondations en RDC: des dizaines de milliers de sans-abris dans tout le pays

Une avenue inondée dans la commune de Limete vers la station de pompage d’eau potable de N’djili à Kinshasa, le 08/12/2015. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Les pluies abondantes qui s’abattent depuis plusieurs jours dans de nombreuses régions de la RDC ont fait des dizaines de milliers de sans-abris dans tout le pays.

En plus des 20 000 familles sinistrées à Kinshasa, on compterait au total encore davantage de sans-abris à Kisangani dans la province de la Tshopo, à Bumba et Lisala dans la Mongala, à Mbandaka dans l’Équateur, à Boende dans la Tshuapa et à Matadi dans le Kongo Central. Dans la seule ville de Bumba, plus de 45 000 victimes des inondations attendent des secours à la belle étoile.

À Lufutoto, dans le Kongo Central, trois enfants se sont noyés dans les inondations. À Bandundu-ville, les élèves d’au moins quatre écoles sans toitures ne peuvent plus aller en classe. À Kisangani, l’entreprise Sep-Congo ne peut plus approvisionner l’aéroport en carburant, puisque la route est impraticable. Entre Monkoto et Boende, la route est coupée sur une distance de 10 kilomètres.

Le député national Papy Niango demande des réponses urgentes de la part du gouvernement pour tous ces problèmes: «L’argent, il y en a. Il y a de l’argent pour des frais de missions, il y a de l’argent pour les fonds secrets de recherche. Qu’on prenne cet argent pour régler les calamités que nous enregistrons, point barre.»

Le ministre provincial de l’Intérieur de Kinshasa a invité les sinistrés, sans une quelconque assistance de l’État jusqu’à présent, à quitter ces zones inondées, sans toutefois préciser où elles devraient se réfugier.

Pourtant, mercredi 9 décembre, le président de la RDC, Joseph Kabila, a pourtant ordonné au gouvernement central et à l’hôtel de ville de Kinshasa de prendre en charge les familles éprouvées dans la capitale.

Tshopo: 42 écoles écroulées

À Kisangani (Tshopo), l’entreprise Sep-Congo ne peut plus approvisionner l’aéroport en carburant, puisque la route est impraticable. Entre Monkoto et Boende, la route est coupée sur une distance de 10 kilomètres.

La nouvelle province Tshopo a enregistré  l’écroulement de 42 écoles primaires et secondaires au cours de ces trois derniers mois à cause des inondations provoquées par la montée des eaux du fleuve Congo dans la région, a indiqué jeudi 10 décembre le bureau provincial de l’hygiène et salubrité publique.

Des milliers d’élèves sont directement touchés par ces écroulements, a ajouté le chef de ce bureau, docteur Adelard Lufunfula, lors d’une réunion d’échanges qu’a organisée le commissaire spécial de la Tshopo, John Ilongo Tokole, avec les humanitaires et certains partenaires prestant dans la province.

De dix mille, la semaine passée, le nombre d’élèves qui ne fréquentent plus les établissements scolaires est passé dix-neuf mille, a indiqué le docteur Lufungula,  se fondant sur des chiffres communiqués récemment par le ministère de l’Enseignement primaire et secondaire et nouvelle citoyenneté.

Par ailleurs, le bureau de l’hygiène et salubrité publique de la Tshopo dit avoir enregistré plus des trente-cinq mille ménages sinistrés à cause de ces inondations et plus de 235 000 personnes directement touchés. Depuis trois semaines, les bureaux de seize zones de santé situées en aval du fleuve sont inondés et donc inopérants, a précisé le docteur Adelard Lufungula.

«Si les interventions urgentes ne sont pas là, sachez que le nombre des maisons écroulées ne fera qu’augmenter» a prévenu le chef du bureau de l’hygiène et salubrité publique de la Tshopo.

De son côté, dans le cadre de la prévention contre la propagation de l’épidémie de choléra dans la région, le gouvernement provincial a d’ores et déjà débloqué 1050 USD pour rendre opérationnelle l’ambulance de l’hôpital général de Makiso. L’exécutif a par ailleurs promis de prendre en charge les frais pour le déploiement des intrants dans les zones de santé sinistrées.

Lire aussi sur radiookapi.net: