L’argent de la paie des fonctionnaires détourné aux ministères de la Santé, de l’Enseignement supérieur et recherche scientifique et de l’Enseignement primaire et secondaire a été minoré. C’est ce qu’a révélé samedi 21 novembre Louise Mukonkole, secrétaire générale adjointe du Conseil syndical des services publics et privés (COSSEP), dont les membres ont participé à la mission de contrôle de la paie et des frais de fonctionnement alloués à ces ministères.
Louise Mukonkole affirme, sans plus de précisions, que des centaines de milliards de francs congolais (des centaines de millions de dollars américains) destinés à la paie et aux de fonctionnement des secteurs de la santé, de l’enseignement supérieur et recherche scientifique ainsi que de l’enseignement primaire et secondaire sont détournés chaque mois.
En octobre dernier, le Gouvernement avait révélé des chiffres moins élevés. Le ministre du Budget, Michel Bongongo Ikoli, avait annoncé, au terme d’une mission de contrôle de la paie menée depuis juillet dernier dans les trois ministères, avoir déniché un réseau maffieux qui détourne trimestriellement la somme de 10,9 milliards de francs congolais (11 783 409 de dollars américains) dans la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat à Kinshasa.
Pour Louise Mukonkole, cette somme est minorée. A l’en croire, la somme annoncée par le ministre du Budget ne représente que le montant détourné dans le seul secteur de la santé.
Au sujet de cette mission de contrôle, la secrétaire générale adjointe du COSSEP estime que le ministère de budget s’est comporté en juge et partie. Elle regrette que le ministère du Budget dont les agents ont été incriminés dans « le réseau maffieux » ait coordonné la mission de contrôle.
Louise Mukonkole pointe une autre faiblesse de la mission de contrôle : le manque d’indépendance des syndicalistes chargés de la conduire.
« L’absence d’autonomie de décision des leaders syndicaux impliqués dans les opérations de ce contrôle a conduit les équipes de contrôle à minimiser les résultats réellement réunis pour ne parler que des résultats rendus publics. Plusieurs autres faits constatés ne pouvaient être rendus publics, étant donné la très forte emprise des ministères concernés par le contrôle sur les syndicalistes qui ont finalement été transformés en simples exécutants », explique la secrétaire générale adjointe du COSSEP.