La guerre est à la base de la recrudescence des violences sexuelles dans l’Est de la République démocratique du Congo. Les militaires du 41è bataillon commando basé au camp Katindo, à Goma (Nord-Kivu), l’ont déclaré dimanche 24 mars dans l’entretien qu’ils ont eu avec la représentante spéciale du Secrétaire général de l’Onu pour la question des violences sexuelles commises en période de conflits, Zainab Bangura. Les militaires ont expliqué à la représentante spéciale de l’Onu que les groupes armés sont les auteurs de ces crimes qui leur sont parfois imputés.
En séjour à Goma depuis le 22 mars, la représentante spéciale du Secrétaire général de l’Onu, Zainab Bangura s’entretient avec différentes couches de la population sur la question des violences sexuelles afin de mieux canaliser la lutte contre ce phénomène.
Au cours de son entretien avec les militaires du 41è bataillon commando, Zainab Bangura leur a demandé de proposer des solutions pour mettre fin à la fréquence des viols dans la province du Nord-Kivu commis dans la plupart des cas par des hommes armés. En effet, au cours d’une conférence de presse tenue le samedi 23 mars, Zainab Bangura avait indiqué que 95% de viols au Nord-Kivu sont commis par des hommes armés de toutes tendances confondues. Elle avait obtenu ces données des responsables de la police.
Les militaires du 41è bataillon commando de l’unité de force rapide ont souligné que les violences sexuelles ne sont pas commises par les militaires mais par les membres des groupes armés.
« Je pense que la première cause du viol, c’est la guerre. Nous, nous sommes des militaires bien formés et nous ne pouvons pas commettre de viol », s’est justifié un délégué militaire de l’armée loyaliste, accusée parfois de commettre des viols.
Il a estimé que seule la fin de la guerre peut permettre de lutter efficacement contre les violences sexuelles commises par les hommes armés.
« Si l’on met fin à l’activisme des groupes armés, vous n’entendrez plus parler de viol dans notre pays », a déclaré un militaire.
Zainab Bangula a affirmé que des discussions sont en cours au niveau des Nations unies sur l’envoi de l’unité de réaction rapide à l’Est de la RDC. Cette unité sera chargée d’éradiquer tous les groupes armés.
La représentante spéciale du Secrétaire général de l’Onu a promis aux militaires que leurs propositions seront soumises au Secrétaire général de l’Onu.
Zainab Bangura séjourne en RDC depuis le 20 mars. Elle s’était d’abord rendue au Sud-Kivu. La dernière étape de son séjour sera la Province Orientale.
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