L’ONG Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) appelle le gouvernement congolais à améliorer les conditions socioprofessionnelles des magistrats. Ces derniers sont entrés en grève dans plusieurs villes de la RDC pour réclamer les augmentations salariales.
«Le gouvernement qui a la responsabilité première de garantir le bon fonctionnement des institutions et autres services de l’Etat, ne devrait pas laisser la situation pourrir sur le terrain comme c’est le cas depuis plus de 4 jours», a indiqué le président d’Acaj, Me Georges Kapiamba dans une correspondance adressée au Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, dont des copies ont été remises à la presse.
Dans cette lettre, l’Acaj demande au Premier ministre de convoquer, dans l’urgence, une rencontre de toutes les parties concernées pour qu’une solution soit trouvée. Les magistrats réclament 1600 dollars américains de salaire pour le moins. C’est le salaire qu’avait indiqué le président Kabila dans un discours à la nation en septembre 2011.
«Nous lui [le Premier ministre] avons fait voir que ces derniers travaillent dans des conditions très difficiles. Nous avons même avancé certains cas des magistrats malades qui ont des difficultés énormes pour accéder aux soins de santé. Il y a beaucoup de justiciables qui sont pénalisés surtout ceux qui sont en détention préventive, ne sachant pas le sort qui leur est réservé jusqu’à ce jour», a écrit Me Georges Kapiamba.
Appel à la reprise
Pour sa part, le syndicat Solidarité pour la défense des droits de la dignité et des intérêts des magistrats (Sodima), estime que les revendications des magistrats sont légitimes, et le gouvernement devrait respecter les engagements conclus avec le banc syndical pour mettre un terme à ce mouvement spontané de grève.
Dans un communiqué publié en début de semaine à Kinshasa, le Sodima a tout de même demandé aux magistrats de reprendre le travail en attendant que le gouvernement puisse concrétiser sa promesse.
Ce syndicat recommande au Conseil supérieur de la magistrature d’organiser une rencontre avec tous les délégués syndicaux des magistrats afin de faire le point de la situation et appelle le Parlement à se pencher sur les revendications des magistrats dans l’élaboration du budget 2015.
Soutien du Synamac
Le Syndicat autonome des magistrats du Congo (Synamac) déclare par ailleurs soutenir totalement ce mouvement spontané de grève des magistrats qui, selon cette organisation, est la suite logique de la grève de 2011 qui avait été suspendue à la suite des négociations.
Cette structure préconise également que le gouvernement, les partenaires judiciaires et les grévistes se retrouvent autour de la table de négociations en vue de la protection des droits de tous les justiciables en général et des détenus en particulier.