Kinshasa: l’ex-cimetière de Kasa-Vubu n’est pas loti, selon le clan Teke

Démolition de constructions anarchiques par la police le 20/02/2013 au cimetière de Kinsuka à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Le terrain vide de 2,55 hectares, qui abritait le cimetière de Kasa-Vubu sur l’avenue Saïo à proximité du centre kimbanguiste, subit depuis un certain temps des transformations. Des maçons posent des fondations, des murs s’élèvent et de gros véhicules jettent des moellons un peu plus loin. Cette situation suscite des interrogations du côté de la population. «Ce n’est pas un lotissement», précise le clan Teke Humbu, qui dit avoir désormais le droit de jouissance sur la concession.

D’abord en ce qui concerne le lotissement, le coordonnateur du clan Teke Humbu, Michel Kay Ibwangia, tente de lever l’équivoque:

«Ici, ce n’est pas un lotissement. C’est une concession privée sur laquelle l’Etat congolais a reconnu le droit de jouissance au clan de feu grand chef coutumier Lingwala, [à travers] une décision judiciaire.»

Il s’agit en effet de l’arrêt RCA 27440 de la cour d’appel de Kinshasa-Gombe, exécuté par le tribunal de grande instance de Kalamu, qui confirme ce droit de jouissance.

Mais le directeur de cabinet du ministre provincial des Affaires foncières à Kinshasa, Bertin Mwanambuka, fait remarquer qu’un arrêt ne fait pas office d’un titre de propriété:

«Quand vous interrogez la loi en matière d’occupation, on ne parle pas d’un arrêt, on ne parle pas d’une décision judiciaire comme titre de propriété. Avec cet arrêt, je pouvais peut être comprendre qu’ils aillent d’abord au ministère attitré pour pouvoir solliciter un titre.» 
Ces démarches sont en cours, selon le coordinateur du clan Teke.

«Nous avions suspendu les travaux ici, jusqu’à ce que la procédure administrative soit appliquée, c’est-à-dire en matière immobilière, il faut qu’il y ait un titre. [A ce niveau] nous en avons déjà, parce que nous avons déjà des contrats de location», a-t-il affirmé.

Ces travaux consistent à construire, selon lui, un cercle culturel Teke Humbu. A côté de ce cercle, a-t-il poursuivi, quelques parcelles privées seront distribuées aux membres du même clan.

«Nous avons déjà un contrat de location, nous avons payé les frais pour obtenir l’autorisation de bâtir. Toutes ces preuves là nous en avons. Donc, nous sommes en ordre avec la loi, pas avec les gens, mais avec la loi de notre pays», a affirmé devant la presse le coordonnateur de la communauté Teke Humbu dans la ville province de Kinshasa.

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