Le député national honoraire et ancien cadre de la rébellion du M23, Moïse Tshembo Tshokwe aurait été enlevé lundi 24 février à Kinshasa au moment où il revenait d’un rendez-vous – qui n’aurait plus eu lieu – avec le Procureur général de la République. Il était parti voir le procureur général pour s’enquérir des modalités d’application de la loi d’amnistie. Son épouse, Mireille Tshokwe qui a livré cette information à Radio Okapi depuis Lubumbashi, soupçonne des agents de l’Agence nationale de renseignement (ANR) d’avoir opéré ce kidnapping.
« Il s’est fait que mon mari n’avait pas pu rencontrer le PGR. 20 minutes après, mon mari était dans son véhicule avec son assistant comme chauffeur. Ils se sont retrouvés sur le boulevard [du 30 juin] quelques minutes après, tamponné par un véhicule venu de nulle part. De ce véhicule ont surgi des individu qui ont pris de force brutalement mon mari pour l’emmener vers une destination inconnu. Mais fort heureusement l’assistant de mon mari qui avait reconnu ces individus m’a rapporté que c’était des éléments de l’ANR [l’Agence nationale de renseignement] », a-t-elle déclaré.
le Procureur général de la République a dit ne pas être au courant de cette affaire, ni avoir eu un rendez-vous avec Moïse Tshembo. Il a toutefois promis de vérifier ces informations.
Moïse Tshembo avait rejoint l’ancienne rébellion du M23 après son échec aux élections législatives de 2011.
Le chef de l’Etat Joseph Kabila avait promulgué le 11 février la loi portant amnistie pour faits insurrectionnels, faits de guerre et infractions politiques. Cette amnistie couvre la période allant du 18 février 2006 au 20 décembre 2013. La promulgation de cette loi est l’un des engagements que le gouvernement avait pris lors de la signature de la déclaration marquant la fin des pourparlers de Kampala avec les rebelles du M23.
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