Le CSM propose d'affecter à la justice environ 260 millions USD en 2026

Une soixantaine de résolutions et recommandations ont été adoptées aux termes des travaux de la première session de l'assemblée générale ordinaire du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), clôturée ce jeudi 17 avril par la Première ministre à la Cour de cassation. Le CSM propose notamment d'affecter en 2026 un budget de près de 260 millions USD. 

Cette session a abouti à l’adoption de 59 résolutions et 8 recommandations ambitieuses, visant à redorer l’image ternie de la justice congolaise.

Parmi les mesures adoptées, plusieurs priorités émergent dont la numérisation intégrale des services judiciaires pour garantir transparence et célérité, la construction de cités légistes dans toutes les provinces, incluant palais de justice et logements pour magistrats, l’autonomie budgétaire du pouvoir judiciaire, avec un budget 2026 proposé à 736 milliards de francs congolais ( 258 245 614 USD) la création de nouvelles juridictions (tribunaux pour enfants, militaires) pour rapprocher la justice des citoyens. 

Le Président du CSM, Dieudonné Kamuleta Badibanga, a salué des avancées tout en promettant une application stricte des résolutions. « Désormais, plus rien ne sera comme avant les assises de cette Assemblée générale ordinaire », a-t-il affirmé.

Sous le thème de la « renaissance de la magistrature au service du peuple », les participants à ces travaux ont examiné la vie du magistrat, son travail, sa carrière, son encadrement et le changement du comportement pour une bonne administration de la justice congolaise.

Un engagement présidentiel pour une justice indépendante et performante

Dans son allocution, la Première ministre a réaffirmé la volonté du Chef de l’État de « restaurer l’autorité de l’État » face aux défis sécuritaires et institutionnels. Elle a insisté sur la nécessité d’une justice « accessible, équitable et respectée », alignée sur la vision du magistrat suprême.

« Le Président de la République vous exhorte à assumer pleinement ces résolutions avec rigueur et détermination », a-t-elle déclaré, soulignant l’appui du Gouvernement pour la formation des magistrats et le financement des réformes structurelles. Elle a également rendu hommage aux magistrats dans un discours engagé.

« Nous ne céderons pas face à ceux qui cherchent à désacraliser votre noble mission de juger », a-t-elle lancé, en référence aux zones occupées par les terroristes de l’armée rwandaise et l’AFC-M23 où la justice est « bafouée par la terreur ».

« Vous êtes les gardiens de l’État de droit, les artisans d’un avenir où chaque Congolais pourra se tenir debout, assuré de ses droits », a-t-elle déclaré. 

Vers un dialogue renforcé entre institutions

Pour concrétiser ces réformes, un cadre de concertation régulier entre le Gouvernement et le CSM sera instauré.

« Ce dialogue permettra d’harmoniser nos efforts tout en préservant l’indépendance judiciaire », a assuré la cheffe du Gouvernement. Cette collaboration vise à accélérer des projets clés comme l’uniformisation de l’âge de la retraite des magistrats (70 ans) et la lutte contre la corruption via des chambres disciplinaires renforcées.

Des changements attendus

Alors que le CSM s’engage à transmettre dans les prochains jours les résolutions au Chef de l’État, les magistrats congolais sont appelés à incarner ce changement radical des mentalités. Un défi de taille, mais porteur d’espoir pour des millions de Congolais en quête de justice. 

La renaissance de la magistrature commence par le respect de la loi, selon le procureur de lla République Edmond Isofa, président du Syndicat autonome des magistrats du Congo, qui attend voir des changements s'opérer.

Par la bonne tenue de cette assemblée, la magistrature renaît certes, mais cette renaissance est assujettie au changement du comportement des acteurs judiciaires, à en croire aux propos de ses membres.  

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