La Mission des Nations unies en RDC (Monusco) salue en Nelson Mandela un homme «déterminé pour la paix», de par sa contribution à l’avènement de la paix en RDC. Le Directeur de l’Information publique et porte-parole de la mission onusienne, Charles Bambara, a souligné dans la personnalité de l’illustre disparu les valeurs de courage, d’engagement et de détermination dans la recherche de la paix.
«Nous voulons, nous aussi, saluer la contribution qu’il a apportée réellement pour la paix dans ce pays. Car vous savez qu’il a été médiateur d’une certaine façon dans la crise zaïroise à l’époque, avant que le pays ne devienne la République démocratique du Congo, lorsque au large de Brazzaville, il était le principal médiateur entre Laurent désiré Kabila et Joseph Mobutu», a-t-il expliqué.
Charles Bambara a tenu a relevé les valeurs de courage, de détermination, d’engagement de Nelson Mandela dans la lutte pour la promotion de son pays et de l’homme noir en général.
«L’héritage qu’il laisse aux Sud-Africains, aux Congolais dans une certaine mesure, c’est vraiment une détermination farouche à changer la donne politique dans nos pays, car son pays, qui vivait sous l’apartheid, est devenu aujourd’hui un peu un pays référence, mais il a donné l’élan à ce pays et je crois que cet élan va se poursuivre dans les générations futures», a-t-il raconté.
«Réconciliation en lieu et place de la guerre»
Nelson Mandela avait été le médiateur en 1996 des négociations entre les feux président Joseph Désiré Mobutu et Laurent Désiré Kabila.
Mwenze Kongolo, ancien ministre de la justice sous la présidence de Laurent Désiré Kabila, se souvient de lui comme d’un homme de paix qui privilégiait la réconciliation à la guerre :
«Nous sommes allés à Pretoria parce que nous voulions avoir des armes, l’appui de l’Afrique du Sud pour libérer notre pays. Ce qui nous a frappés, c’est que, quand nous lui parlions d’armes, lui parlait de la négociation. Et nous avons terminé cette rencontre un peu déçus. Il a été clair : L’Afrique du Sud ne peut pas vous aider en armes».
Le président du Parti Kabiliste (PK) affirme avoir côtoyé Madiba une seconde fois sur le bateau Outenika, où se déroulaient justement les négociations pour le départ de Mobutu Sese Seko de la tête de la RDC, alors Zaïre.
«Je me rappelle, avant d’aller à Outenika, nous étions avec lui. Il nous a un peu préparés par rapport à ce que la partie de Mobutu voudrait avoir. La rencontre a eu lieu dans sa chambre, avec la famille de Monsieur Mobutu. Ce dernier essayait de céder, mais sa famille [délégation] était un peu réticente. Et Mandela était direct avec Mobutu. Il lui a dit : «Monsieur, vous êtes malade. Vous êtes partant. Vous ne pouvez rien faire. L’histoire est en train de changer», a expliqué M. Kongolo.
Nelson Mandela à Goma
Plusieurs année plus tôt, après sa sortie de prison, l’ancien président sud-africain avait rendu visite au feu président Mobutu à Goma, dans le Nord-Kivu.
Selon Lumbana Kapasa, directeur de la presse présidentielle à cette époque, Nelson Mandela voulait remercier le président zaïrois pour son soutien.
«C’était un moment extraordinaire. Nous croyions rêver, quand on a vu arriver Mandela. Il a vu le président. C’étaient en fait deux géants : Mobutu avait quand même dominé l’histoire africaine et beaucoup travaillé dans la libération de l’Afrique australe, le Mozambique aussi. C’était une rencontre de l’histoire combattante», a-t-il affirmé.
Lumbana Kapasa évoque un «personnage imposant».
«C’est quelqu’un qui avait souffert [en prison], mais on ne voyait pas les marques de cette douleur. C’est quelqu’un qui savait transcender les atrocités les plus monstrueuses. Or, Dieu seul sait s’il en a connues. C’était quelqu’un d’exceptionnel à tous points de vue», a-t-il déclaré.
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