Les avocats du général de brigade Jérôme Kakwavu déplorent la lenteur du procès de leur client, détenu à la prison de Makala à Kinshasa depuis trois ans. Cet officier de l’armée congolaise est poursuivi pour crime de guerre et crime contre l’humanité par meurtre, torture et viol collectif à Aru en Ituri en 2004. La dernière audience de ce procès ouvert en mars 2011 a eu lieu le 15 mai dernier.
L’un des avocats du prévenu, Me Peter Ngomo, explique que malgré l’accord de la Haute Cour militaire pour une descente sur les lieux où les crimes imputés à son client auraient été commis[en Ituri], l’affaire traînerait encore.
« Nous avions introduit un requête au niveau de la Haute cour militaire, sollicitant une descente sur les lieux pour qu’ensemble avec la Cour nous allions constater effectivement ce qu’on rapportait dans les procès verbaux. La Haute cour avait accédé à notre demande en autorisant une descente sur les lieux. Mais jusqu’aujourd’hui, les choses traîneraient encore », explique-t-il.
L’avocat regrette que son client continue d’être détenu alors qu’il pouvait recouvrer la liberté, « si la chose pouvait être réglée rapidement. »
Ancien leader des Forces armées populaires du Congo (FAPC), milice active en Ituri au début des années 2000, Jérôme Kakwavu avait intégré, avec ses armes et ses hommes, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à la suite d’un processus d’intégration des groupes armés de ce district de la Province Orientale.
Il avait ensuite été arrêté en Ituri en 2004. Écroué à la prison centrale de Makala depuis avril 2010, il est notamment poursuivi pour le viol de deux jeunes femmes. Mais son avocat soutient que l’accusation ne dispose pas suffisamment de preuves.
« Nous conseil du général Jérôme, nous avons constaté que notre client était jugé par rapport à certains procès-verbaux qui ont été établis sans qu’on ne connaisse véritablement les identités réelles des personnes qui ont déposé. Il y a eu des allégations un peu graves de certains crimes dont nous constatons aujourd’hui qu’il n’y a pas eu suffisamment de preuves », affirme Me Peter Ngomo.