Revue de presse kinoise du vendredi 12 avril 2013
La plupart des journaux parus ce vendredi matin à Kinshasa reviennent sur ma motion de défiance contre le Premier ministre Matata Ponyo et l’annonce de l’arrestation d’un groupe de personnes accusées de comploter pour tuer le chef de l’Etat et le Premier ministre.
Le Potentiel s’interroge en manchette si le Premier ministre va partir. « Les quarante-huit heures à venir seront décisives pour Matata Ponyo », commente le journal qui annonce que la motion a récolté 137 signatures dépassant la barre de 125 requises par la constitution.
Pour le journal, la motion lancée à l’encontre du Premier ministre procède du contrôle l’action gouvernementale prévu par la Constitution. Les députés de la Majorité et de l’Opposition qui ont apposé leurs signatures au bas de ce document, devraient l’avoir fait en âme et conscience.
Le quotidien croit même savoir que Matata Ponyo s’était déjà préparé à répondre à cette motion. En cherchant à étirer les rangs de la Majorité et obtenir l’éjection du Premier ministre, explique le quotidien, les fissures seront tellement béantes qu’un tour de passe n’est pas exclu en faveur de l’Opposition.
A quasiment mi-parcours de la législature, lézarder l’édifice majoritaire serait une opération salutaire pour l’alternance, tranche le journal.
« En toute objectivité, que pourrait-on reprocher au Premier ministre Matata ? », s’est interrogé un membre influent de la MP cité par le Potentiel.
Ce membre de la majorité cite quelques actes posés par le gouvernement citant notamment de la bancarisation « qui a permis à l’Etat de soulager le Trésor public de l’avidité des réseaux maffieux habitués à gonfler la liste des personnes émargeant du budget de l’Etat ».
Le journal conclut : « Toute analyse froide démontre que le départ de Matata Ponyo de la primature ne serait pas la solution idéale pour ses pourfendeurs. Bien plus, la défenestration du Premier ministre dépendra, au finish, du mot d’ordre que pourrait donner le président Kabila ».
De son côté, Forum des As titre sur le groupe de personnes présentées comme ayant comploté pour tuer le chef de l’Etat Joseph Kabila.
Dans ce complot, explique le journal, il s’agissait d’attaquer le cortège du président de la République sur la route de la ferme de Kingakati. Plusieurs membres dudit réseau, qui seraient même passés aux aveux, ont été présentés hier à la presse, rapporte le quotidien.
Ce réseau, avant de passer à l’action, écrit la Prospérité, aurait organisé, dans la résidence de Nganaketi, plusieurs réunions d’endoctrinement, l’élaboration des plans d’attaque de la ville de Kinshasa, l’élaboration du plan d’assassinat du chef de l’Etat et du Premier ministre, la fabrication des cocktails Molotov dont un échantillon a été présenté à la presse.
Le journal rapporte que c’est le 17 janvier 2013 que les forces de sécurité, descendues finalement sur le lieu, « surprendront et arrêteront une première vague de 9 personnes, militaires, policiers et civils membres du dudit mouvement insurrectionnel. Ces derniers étaient en pleine réunion sur les préparatifs de l’attaque, le même jour, du cortège du chef de l’Etat lors de son passage vers la ferme de Kingakati ».
A ce sujet, l’Avenir assure que toutes les personnes arrêtées ont été verbalisées et ont avoué leur forfait. Les PV d’audition existent, tranche le confrère.
La Police aurait également découvert sur ces malfrats une liste complète des chauffeurs et de tout le personnel d’appoint (conseillers, chargé de mission, cuisiniers, …) œuvrant à la Primature. On ne doute pas que tous ces noms allaient servir à une opération macabre visant certainement à l’élimination du Premier Ministre Matata Ponyo, écrit encore l’Avenir.