Le ministre congolais de l’Intérieur, Richard Muyej, a déclaré, mardi 4 décembre à l’AFP, que les discussions entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23 vont commencer « d’ici un ou deux jours » à Kampala. Il a assuré qu’un premier groupe de négociateurs congolais devait quitter Kinshasa pour la capitale ougandaise mardi. Un autre devrait suivre mercredi.
Le ministre congolais a indiqué que le gouvernement s’est assuré que les animateurs de toutes les institutions allaient prendre part aux discussions. Des représentants de la société civile, de l’Assemblée nationale et du Sénat notamment auraient été invités.
Interrogé sur la participation des députés aux négociations de Kampala avec les rebelles du M23, l’élu de la majorité, Clément Nzau, se dit favorable à la présence des parlementaires dans la capitale ougandaise.
« Je crois que notre présence sera peut être un réconfort pour le gouvernement qui va se dire que nous sommes là avec ceux qui nous contrôlent, ça nous évitera des interpellations au Parlement au sujet de ces négociations », affirme-t-il.
Le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, a déclaré sur RFI qu’il faut que les représentants des Congolais prennent part à ces négociations.
« Nous voulons la transparence pour éviter que la population soit manipulée par des contre-vérités », s’est-il expliqué.
De son côté, le député de l’opposition, Franck Diongo, estime que la présence des représentants de l’opposition, de la société civile, du gouvernement et des tous les groupes opérant en RDC est nécessaire. Selon lui, tous ces acteurs devraient participer activement à ces négociations et non pas être des simples observateurs.
Mais il s’oppose à l’organisation de ces négociations en Ouganda, « étant donné que ce pays est accusé d’être en intelligence avec ceux qui combattent le Congo militairement ». Il propose que les négociations se déroulent au Congo Brazzaville.
La RDC, les Nations unies ainsi que plusieurs organisations accusent le Rwanda et l’Ouganda de soutenir la rébellion du M23.
Un récent rapport confidentiel de l’Onu qui a été diffusé dans la presse accuse les deux pays d’avoir soutenu ces rebelles lors de leur offensive contre la ville de Goma.
Après s’être retirés de la ville de Goma et des localités environnantes qu’ils ont conquises depuis le 17 novembre dernier, les rebelles du M23 attendent le début des négociations avec le gouvernement congolais, conformément aux résolutions prises par les chefs d’Etat des Grands lacs le 24 novembre dernier à Kampala.
Au début de leur mouvement, les rebelles du M23 réclamaient l’application de l’accord du 23 mars 2009 signé par le gouvernement et l’ex-rébellion du CNDP dont sont issus la plupart de ses membres. Cet accord prévoyait notamment l’intégration des combattants du CNDP dans l’armée et la police congolaise. Les cadres civils du mouvement devaient occuper des postes politiques.
Mais quand ils ont occupé la ville de Goma, ils ont élargi leurs revendications à des questions des droits de l’homme et de démocratie, portant à 21 le nombre de leurs revendications actuelles.
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