Les rebelles du M23 exigent un dialogue avec le président congolais Joseph Kabila avant de se retirer de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, qu’ils occupent depuis le mardi 20 novembre, a déclaré à l’AFP Jean-Marie Runiga le président du M23. Mercredi, les présidents rwandais Paul Kagame, ougandais Yoweri Museveni et congolais Joseph Kabila, qui discutent depuis mardi soir à Kampala, ont exigé aux rebelles de se retirer de Goma.
« Il faut d’abord dialoguer avec le président (Joseph) Kabila. C’est le préalable avant toute chose: dialoguer et trouver des solutions », a déclaré Jean-Marie Runiga Lugerero à l’AFP.
« Il faut se mettre autour d’une table avec la société civile, la diaspora, l’opposition, le gouvernement, qu’on puisse parler de tous les problèmes des Congolais. On attend une offre du président Kabila pour le dialogue. Il y a des problèmes et des revendications spécifiques au M23, mais il y a aussi le problème de la démocratie en RDC, des problèmes de gouvernance, des problèmes sociaux, des problèmes concernant les droits de l’homme», a énuméré M. Runiga Lugerero à la même source.
Un plan de retrait était « en train de leur être transmis [au M23, NDLR] », indiquait le communiqué conjoint signé mercredi par les présidents rwandais, congolais et ougandais et lu en leur présence par le ministre ougandais des Affaires étrangères.
Ce document relevait que le gouvernement congolais a pris l’engagement de rechercher promptement les causes des désordres [à l’Est de son territoire] et d’y remédier du mieux qu’il peut.
D’après le même communiqué, les présidents Museveni et Kagame ont dit clairement, que même s’il existe des revendications légitimes de la part du groupe mutin connu sous le nom de M23, ils ne peuvent accepter l’extension de cette guerre ou accepter l’idée d’un renversement du gouvernement légitime de RDC ou d’un affaiblissement de son autorité.
Réuni mercredi à huis clos à New York, le conseil de sécurité de l’ONU a demandé au M23 de se retirer de Goma. Le même appel a été lancé par l’ambassadeur américain en poste à Kinshasa.
Joint au téléphone jeudi dans la matinée, le secrétaire exécutif de la Conférence internationale de la région de Grands-Lacs (CIRGL), le Congolais Ntumba Luaba a déclaré que les rebelles M23 «devaient déjà commencer à effectuer ce mouvement de retrait. Au cas contraire, ils seront exposés à des sanctions et contraintes qui peuvent aller jusqu’à l’usage des moyens beaucoup plus forts notamment le recours à des bataillons déjà disponibles dans certains pays»
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