Un nouveau mini-sommet des pays des Grands Lacs, destiné à apaiser les violences dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), s’est ouvert samedi en fin de matinée dans la capitale ougandaise Kampala, en présence de moins d’un tiers des dirigeants invités.
Cette nouvelle rencontre des pays de la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), qui aurait dû commencer vendredi, est la troisième en deux mois consacrée à la crise en RDC.
Seuls trois présidents ont répondu présents à l’invitation de leur homologue ougandais Yoweri Museveni : le dirigeant de RDC Joseph Kabila, le Tanzanien Jakaya Kikwete et le Sud-Soudanais Salva Kiir, dont le pays n’est encore qu’un futur membre de la CIRGL.
Grand absent de ce mini-sommet : le Rwandais Paul Kagame, dont le pays est accusé par la RDC et l’ONU de soutenir la nouvelle rébellion, la mutinerie dite du M23, qui affronte l’armée régulière congolaise depuis le printemps dans la région.
Au menu des dirigeants réunis samedi à Kampala figure notamment la mise en place d’une force neutre pour éradiquer les multiples groupes armés actifs dans la région.
Le M23, un mouvement issu d’une ex-rébellion congolaise qui avait été intégrée à l’armée de RDC en 2009, est en effet loin d’être le seul groupe en activité dans cette région chroniquement instable qu’est l’est de la RDC.
La zone est notamment aussi en proie aux exactions des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), une rébellion hutu combattue par Kigali pour sa participation présumée au génocide du Rwanda en 1994 et qui sévit contre les populations du Nord-Kivu congolais depuis des années.
Tensions régionales
L’idée d’une force neutre dans l’est de la RDC avait été lancée par les dirigeants des 11 pays de la CIRGL en marge d’un sommet de l’Union africaine (UA) dans la capitale éthiopienne Addis Abeba mi-juillet.
Mais un deuxième sommet, déjà organisé à Kampala, avait échoué début août à apporter des avancées concrètes sur sa taille et sa composition. Une solution impliquant la mission de l’ONU en RDC (Monusco) avait les faveurs de Kinshasa, mais Kigali ne cache pas sa défiance envers la force onusienne.
Les dirigeants n’avaient alors finalement pu que transmettre le dossier à un groupe ministériel.
Depuis, mi-août, le ministre de la Défense de RDC, Alexandre Luba Ntambo, a indiqué que la force pourrait comporter “4.000 hommes” issus de “pays africains”.
Il a cependant jugé “normal” que les pays concernés par les troubles — Rwanda, RDC, mais aussi Ouganda et Burundi — n’y participent pas. Le Burundi était allié au Rwanda et à l’Ouganda lors des deux guerres régionales qui les ont opposés à la RDC dans la deuxième moitié des années 90.
Les violences dans l’est de la RDC sont sources depuis des mois de tensions régionales.
Lundi encore, la RDC a accusé Kigali d’avoir profité d’un récent retrait officiel de la région de militaires rwandais pour aussi “exfiltrer” des hommes qui, dit-elle, avaient “attaqué” son armée avec le M23.
Quelques centaines de militaires rwandais ont quitté il y a une semaine le territoire congolais de Rutshuru, en partie contrôlé par le M23, pour rentrer chez eux. Ils faisaient partie d’un bataillon congolo-rwandais déployé en 2009 pour une opération conjointe destinée à combattre les FDLR.
Le mini-sommet de samedi s’est ouvert après une nouvelle réunion préparatoire des ministres de la Défense des pays des Grands Lacs. Aucune information n’a filtré sur le résultat de cette réunion préparatoire. Aucune indication n’a non plus été donnée sur la durée de la rencontre des quatre chefs d’Etat.
Les médias n’ont eu accès samedi qu’à la lecture du message délivré par le représentant permanent de l’ONU en Afrique centrale, Abou Moussa.
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