« Tout ce que nous demandons est que les mutins du M23 reviennent à la raison. Ce n’est pas par la voie des armes qu’on peut faire aboutir des revendications. La population a beaucoup souffert», a déclaré le secrétaire exécutif de la Conférence internationale de la région de grands lacs (CIRGL), Ntumba Luaba, dimanche 8 juillet à Radio Okapi.
Selon lui les auteurs des crimes contre l’humanité doivent s’attendre à des poursuites judiciaires :
« Ceux qui commettent des crimes contre l’humanité en massacrant les populations civiles, en violant ou en recrutant des enfants dans l’armée doivent s’attendre à ce que la justice s’occupe d’eux un jour ».
La RDC fait partie des Etats-membres de la CIRGL au même titre que le Rwanda. Concernant les accusations de la RDC sur un soutien du Rwanda au M23, le professeur Ntumba Luaba a indiqué que la CIRGL veille au suivi et à la mise en œuvre du pacte sur la sécurité, la stabilité, et le développement durable dans les grands lacs et les protocoles annexes de ce pacte notamment ceux qui prévoient la non agression et la défense mutuelle, la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles et la lutte contre les violences sexuelles.
« Au niveau régional, nous allons voir comment renforcer la mise en œuvre de ces protocoles », affirme le secrétaire exécutif de la CIRGL. Cette organisation prévoit une réunion des experts des ministères des Affaires étrangères et des défenses de onze Etats-membres de cette organisation le mercredi 11 juillet prochain sur la situation actuelle au Nord-Kivu.
« La Monusco doit renforcer la protection de la population civile et tout faire pour que les armes se taisent. Il est aussi important pour la RDC de faire aboutir son système de réforme sécuritaire et de surveillance territoriale », a-t-il ajouté.
Après Bunagana, poste-frontière avec l’Ouganda, les rebelles du M23 contrôlent depuis dimanche 8 juillet plusieurs autres villes et localités de la province du Nord-Kivu notamment Kalengera, Kako, Rubare, Kiwanja, Rutshuru-centre.
Le chef du M23, le colonel Makenga, a affirmé dimanche dans une conférence de presse qu’il était prêt à se « retirer » de toutes les localités conquises, sauf Bunagana.
Certains observateurs estiment que c’est pour des raisons économiques que les rebelles refusent de céder cette cité. Les recettes mensuelles de la Direction générale des douanes et accises s’élèvent à environ cinq cents à sept cent mille dollars américains.
Face à ce regain d’insécurité dans la province du Nord-Kivu, le gouvernement a décrété « la mobilisation de l’ensemble du peuple congolais pour faire échec à cette nouvelle tentative de déstabilisation du pays ». A l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire tenu le samedi 7 juillet, l’exécutif congolais a remercié la Monusco pour son appui dans la lutte contre les rebelles du M23. Issus de l’ex-rébellion du CNDP, les rebelles du M23 demandent l’application des accords de paix signés avec le gouvernement congolais le 23 mars 2009. Des accords qui prévoyaient l’intégration des rebelles dans l’armée et l’attribution des grades et fonctions politiques aux responsables de ce mouvement.
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