L’Assemblée nationale a voté, vendredi 3 mai, le projet de loi portant libéralisation du secteur de l’électricité en République démocratique du Congo (RDC). Ce qui sous-entend que si la loi est promulguée, tout investisseur serait désormais libre d’investir dans la production, le transport, la distribution et la commercialisation du courant électrique. Mais certains analystes proposent que l’Etat garde le monopole du transport de l’énergie, même si des contrats pourraient être signés avec des opérateurs privés.
Selon eux, le monopole du transport de l’électricité par l’Etat lui permettrait de mieux contrôler le secteur. Le céder aux opérateurs privés pourrait entraîner des dérapages, estiment-ils.
Ils ont suggéré que l’Etat devrait aussi veiller à ne pas céder les centrales hydroélectriques qu’il détient, mais devrait plutôt pousser les opérateurs privés à construire leurs propres infrastructures.
La majorité d’analystes s’accordent que la libéralisation du secteur de l’électricité en RDC « est une grande avancée » puisqu’elle permettrait « une meilleure disponibilité du courant électrique, et une bonne qualité du service ».
Ils affirment néanmoins que si le secteur de l’électricité est libéralisé, le consommateur sera désormais confronté à la vérité des prix. Ce qui veut dire qu’il devrait désormais payer le kilowatt par heure un peu plus cher parce qu’actuellement le courant n’est pas commercialisé à son véritable prix.
Le consommateur paie le prix de manière forfaitaire.
La RDC détient actuellement « le taux de desserte électrique parmi les plus faibles d’Afrique, soit 9%, alors que ses voisins ont un taux de 30, 50 ou 60% ».
Le projet de loi sur la libéralisation du courant électrique a été proposé en octobre 2012 par le ministre des Ressources hydrauliques et Electricité, Bruno Kapanji. Il avait assuré que la Snel continuera à offrir ses services même si le secteur était libéralisé.
En mai 2011, le ministre de l’Energie de l’époque, Gilbert Tshiongo Tshibi Kubula, avait déjà présenté à la chambre basse du Parlement un projet de loi portant libéralisation du secteur de l’électricité en RDC, qui incluait aussi la suppression du monopole de la Snel.
Le ministre Tshiongo avait affirmé que ce monopole ne favorisait pas le développement du secteur énergétique en RDC.
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