Le ministre congolais de la Communication et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a salué dimanche 19 juillet une opération de découpage territorial « salutaire et réussie » alors que le pays s’est doté de vingt-six provinces tel que le prévoit la constitution en attendant l’élection des gouverneurs de ces nouvelles entités.
Prévu dans la constitution de 2006 votée par référendum, le processus d’installation de vingt-six provinces a effectivement démarré en janvier dernier. Selon le gouvernement, l’élection des gouverneurs de ces nouvelles entités se tiendra entre le 27 juillet et le 13 août. Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, salue déjà ce processus qu’il estime réussi.
«Il est évident qu’en 2006, tout le monde n’avait pas voté le référendum qui a été adopté à une très large majorité. Cela veut dire il n’a pas été voté à l’unanimité, donc il y a une minorité qui avait rejeté les propositions du référendum. Il est important qu’en démocratie que la minorité se soumette à la loi de la majorité. Je ne peux que leur lancer cet appel et de se montrer démocrates pour respecter la décision de la majorité de leurs concitoyens qui est de passer de onze à vingt-six provinces», a-t-il déclaré.
Pour Lambert Mende, ceux qui boudent le découpage territorial ne peuvent pas obliger la majorité à se soumettre à leurs points de vue sinon la démocratie sera bâillonnée.
Vous pouvez écouter l’interview de Lambert Mende à ce sujet:
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Réajustements pour ces nouvelles provinces
Ce découpage administratif appelle au réajustement dans plusieurs secteurs notamment, le secteur de la justice, des régies financières et des forces de sécurité de la République.
Le chef de l’Etat congolais a signé, le 14 juillet, deux ordonnances, pour réorganiser la police nationale et la Direction générale de migrations (DGM). Les vingt-six provinces de la RDC ont été dotées des commissaires provinciaux de la police. A la DGM, des directeurs provinciaux ont été nommés ainsi que leurs adjoints.
Ce réajustement devra suivre dans tous les autres secteurs de la vie publique notamment dans le secteur de la justice avec l’installation des cours et tribunaux dans les chefs-lieux de ces nouvelles provinces.
Il ne faudra pas, par exemple, qu’un contentieux électoral enregistré à Buta dans la province du Bas-Uélé soit réglé par la Cour d’appel de Kisangani, désormais chef-lieu de la province de la Tshopo.
Il faudra également réajuster les directions provinciales des régies financières à vocation nationale : la Direction générale de douanes et accises (DGDA), la Direction générale des impôts (DGI), la Direction générale des recettes administratives, domaniales et de participation (DGRAD) pour ne citer que cela. Au niveau local, les régies financières provinciales devront passer de onze à vingt-six. Un réajustement qui s’étendra aussi à l’armée.
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