Un calme relatif est observé depuis l’après-midi de mardi 12 mai à Beni, au Nord-Kivu. Cette quiétude intervient après des manifestations des étudiants et des jeunes de cette ville. Ils s’opposaient à l’appel du maire qui demandait la reprise des activités dans cette agglomération. La société civile a programmé, depuis la veille, des journées « ville morte » illimitées. Elle dénonce l’insécurité à Beni en proie aux massacres des civils par des présumés rebelles ougandais des ADF.
Au deuxième jour de la journée « ville morte », des étudiants et motards sont descendus dans la rue brûlant des pneus sur les principales artères. La police a dû recourir aux tirs de sommation pour disperser les manifestants.
Dans la matinée, des boutiques, écoles, marchés et pharmacies n’avaient pas ouvert. Le transport public est resté perturbé.
Un élève finaliste du secondaire a été blessé par balle perdue. Aucun dégât matériel n’a été enregistré.
Ces activités avaient pour objectif d’interpeller le gouvernement par rapport aux tueries à répétition des populations civiles par les rebelles ougandais de l’ADF dans cette région.
Six personnes ont été tuées lundi 11 mai au quartier Kalongo, non loin de l’aéroport de Mavivi, dans le territoire de Beni, portant à treize le nombre de civils tués en l’espace de trois jours dans ce territoire. Le gouverneur du Nord-Kivu a avancé le bilan de trois cents tués en six mois dans ce territoire.
Les jeunes, eux, jurent qu’ils vont poursuivre leur manifestation cette nuit. Les éléments de la police et des FARDC sont déployés à des endroits et carrefours stratégiques de la ville pour contenir toute manifestation.
Par ailleurs, le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab et sa délégation qui devraient se rendre mardi à Beni n’ont pas pu atterrir pour des raisons atmosphériques.
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