Des colonnes des piétons ont effectué une vingtaine de kilomètres pour rejoindre leurs habitations faute de transport en commun dans l’Est de la ville de Kinshasa, le 20/01/2015. Radio Okapi/Ph. John Bompengo
La ville de Kinshasa connait, mercredi 21 janvier, une reprise timide des activités, après deux jours des manifestations contre la loi électorale, modifiée et adoptée à l’Assemblée nationale. Ce texte prévoit que les élections à venir soient subordonnées au recensement général de la population. L’opposition soupçonne une manœuvre du pouvoir de se maintenir aux affaires au-delà de 2016.
Le centre-ville de Kinshasa reprenait petit à petit son allure normale et la circulation était fluide mercredi matin à Kinshasa, alors que plusieurs services de l’État rouvraient leurs portes, a constaté un reporter de Radio Okapi.
La Place Victoire, dans la commune de Kalamu, n’avait pas repris son affluence habituelle. Un dispositif sécuritaire important y est déployés alors que de policiers sillonnent les rues à bord de leurs voitures 4X4.
Cependant, la situation était tendue dans la matinée dans certains quartiers de la partie Est de la ville où des manifestations ont été signalés au marché de Matete, sur le boulevard Lumumba à partir du quartier Des bonhommes. La route menant vers l’aéroport de N’djili n’était pas non plus opérationnelle de façon permanente.
Selon l’AFP, la police était à nouveau intervenue à l’Université de Kinshasa où des policiers faisaient face à quelques dizaines d’étudiants.
Appels du gouvernement et de l’opposition
Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende a pour sa part invité les Kinois à reprendre leurs activités quotidiennes.
«La présence policière constatée par-ci par-là à travers la ville de Kinshasa ne doit pas effrayer la population. Ces éléments sont là pour sécuriser tout le monde», a-t-il assuré.
«Nous invitons les Kinois à faire confiance au gouvernement, à la police et à l’armée. Que la population puisse reprendre normalement ses activités quotidiennes. La situation est sous contrôle au moment où nous parlons…», a poursuivi Lambert Mende qui s’exprimait vers 9 heures locales.
L’opposant Clément Kanku a à son tour appelé les Kinois à ne pas céder aux actes de vandalisme :
«Nous déplorons des pertes en vies humaines ainsi que des dégâts matériels. Les actes de vandalisme et des pillages ne sont pas productifs. Notre jeunesse devrait manifester pacifiquement. C’est plus productif de manifester et de s’exprimer pacifiquement que de céder aux cas de pillages qui ne profitent à personne ».
Après ces tensions, Clément Kanku estime qu’il est temps pour le gouvernement d’écouter la voix de la population.
“Risque pour la stabilisation du pays”
L’Union Européenne a prévenu mercredi que “les tensions politiques liées à l’examen du projet de révision de la loi électorale en République Démocratique du Congo, ainsi que les violentes manifestations à Kinshasa et d’autres villes du pays ayant fait de nombreuses victimes, constituent un risque pour la stabilisation du pays”.
Toutes les forces politiques doivent rechercher un consensus qui permette un apaisement et un retour au calme, a déclaré le porte-parole de l’Union Européenne en RDC.
“Le respect des échéances électorales telles que fixées par la Constitution est au centre du débat. L’UE attend la publication d’un calendrier complet incluant les élections législatives et présidentielle qui s’inscrivent dans ce cadre constitutionnel“, souligne le porte-parole.
La Monusco, la Mission de l’ONU en RDC pour sa part se dit “préoccupée par des troubles répétés qui accompagnent le débat sur le projet de loi électorale au Parlement congolais et par les violences de ces derniers jours”.
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