L’ultimatum lancé par la CIRGL et la SADC aux rebelles rwandais des FDLR pour désarmer volontairement expire ce vendredi 2 janvier. Passé ce délai, des opérations militaires devraient être lancées pour les désarmer de force. Interrogé sur le sort des civils quand ces opérations seront lancées, le représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’Onu et coordonnateur des activités humanitaires en RDC, Moustapha Soumaré, a déclaré que des mécanismes ont été mis en place pour accompagner ce processus.
« Comme vous le savez, sous le leadership d’Ocha, le bureau de coordination des actions humanitaires, la communauté humanitaire qui est présente à l’Est a déjà mis en place plusieurs mécanismes pour pouvoir accompagner ce processus-là. Il y a un plan de contingence qui a été préparé, qui a été discuté et qui va certainement être mis en œuvre. Et nous avons aussi validé le dernier document de lignes directrices sur les relations entre civils et militaires, qui va faire un peu comment les civils peuvent travailler avec les militaires dans ce genre d’actions », a fait savoir Moustapha Soumaré.
Le coordonnateur des activités humanitaires en RDC a promis de suivre « de prêt » toutes les questions relatives à l’accès des humanitaires aux populations affectées par l’insécurité.
Au sujet du processus de désarmement des rebelles rwandais des FDLR, le secrétaire exécutif de la CIRGL, Ntumba Luaba, a déclaré à Radio Okapi, le 30 décembre dernier, que sur 1 500 FDLR, seuls 300 s’étaient rendus.
A (re)Lire: Ntumba Luaba: «Sur 1500 combattants FDLR, il n’y a que 300 qui se sont rendus»
Le même jour, les Etats-Unis ont dit soutenir le lancement des opérations militaires contre les rebelles rwandais des FDLR après le 2 janvier 2015.
Pas de prolongation
Alors qu’expire cet ultimatum, le président de la mutuelle des ressortissants de Lubero au Nord-Kivu, Donatien Mangane Kibulutwa, a aussi plaidé pour qu’il n’y ait pas de prolongation.
« Pour nous, il faut que ça soit réellement la fin, qu’on y ajoute même pas une seconde », a-t-il affirmé.
Ce notable fustige le fait que par rapport à l’ultimatum, seulement un petit nombre des FDLR se soit rendu, « pendant que les grandes figures restent toujours cachées dans la brousse, ce qui ne rassure pas la population locale ».
« Ce sont de petites personnes qui se rendent et ça ne rassure pas. Une centaine sur 1 500 ou 2 000, ça ne représente rien du tout. Ceux qui se sont rendus ce n’est qu’une petite partie des FDLR. Vous savez que ça pouvait rassurer s’il y avait dans le groupe un colonel par exemple, comme le colonel Kizito, il reste à Buleusa où les troupes se sont rendues. Le colonel Mushale qui est non loin de là », a déploré Donatien Mangane.
La communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et la Conférence internationale des Grands lacs (CIRGL) avaient accordé un délai de six mois-qui prend fin ce vendredi 2 janvier-aux FDLR pour désarmer volontairement.
Cette décision est saluée par Donatien Mangane, qui estime que ces rebelles des FDLR représentent toujours une menace pour la population.
« Nous pensons que les menaces continuent, pour le mois de décembre nous avons inventorié 10 [cas d'exactions contre la population] mais dans l’ensemble depuis qu’ils sont là-bas, on déjà inventorier 2 731 personnes tuées », a-t-il précisé.
Le président de la mutuelle des ressortissants de Lubero Sud demande également à la Monusco et aux FARDC de tout faire pour retrouver les personnes récemment kidnappées par ces FDLR.
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