RDC : Moustapha Soumaré appelle les FDLR à désarmer avant le 2 janvier

Moustapha Soumaré, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’ONU et coordonnateur du système des Nations unies en RDC et représentant pays du Pnud le 17/12/2014 à Kinshasa, lors de la conférence de l’Onu. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu et coordonnateur des activités humanitaires en RDC, Mustapha Soumaré, a appelé les rebelles rwandais des FDLR à désarmer « pour leur réintégration en dignité ». Le désarmement volontaire prend fin dans deux jours pour laisser place aux opérations militaires pour contraindre ceux qui ne se rendront pas avant la fin de l’expiration de l’ultimatum. Dans une interview exclusive accordée mercredi 31 décembre à Radio Okapi, Moustapha Soumaré parle des dispositions mises en place pour sécuriser les civiles pendant éventuellement les opérations militaires contre les FDLR. Il parle aussi de son départ de la Monusco et de ses vœux pour le personnel des Nations unies en particulier, et le peuple congolais en général.

La Conférence internationale pour la région des Grands lacs (CIRGL), la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) avaient accordé un délai de six mois aux FDLR pour désarmer. Cet ultimatum prend fin le 2 janvier prochain. A ce jour, seuls 300 combattants hutus rwandais se sont rendus, a déploré le secrétaire éxécutif de la CIRGL, Ntumba Luaba. 1200, dont des leaders politiques et militaires ne se sont pas encore rendus.

A ce sujet, Moustapha Soumaré lance un appel au désarmement volontaire :

« Pour moi, si j’ai un message à faire c’est de dire qu’il est important que cette chance soit saisie pour [leur] permettre de réintégrer la société en toute dignité et contribuer à la pacification de la région ».

Quelques rebelles rwandais des FDLR sont déjà regroupés dans des camps de transit, dont Bahuma à Kisangani (Province Orientale). Les Nations unies portent une attention toute particulière au respect des droits de l’homme dans les sites où sont rassemblés ces combattants.

Moustapha Soumaré précise que l’Onu travaille « en étroite collaboration avec les autorités congolaises dans ce domaine ».

« Il est important ici de noter que la collaboration que nous avons avec les autorités congolaises est très satisfaisante. Au camp Bahuma par exemple, nous faisons des missions conjointes pour voir quelles sont les dispositions qui ont été prises et évaluer les besoins qui se présentent. Nous travaillons très étroitement avec les autorités congolaises. N’oublions pas que le camp Bahuma est sous la responsabilité du gouvernement », affirme-t-il.

Protection des civils

Après le 2 janvier, la SADC, la CIRGL, la Monusco ainsi que les forces armées de la RDC seront obligées de recourir à l’option militaire. Ce qui risque d’exposer les civils. En sa qualité de coordonateur des affaires humanitaires, Moustapha Soumaré assure que les dispositifs sont déjà mis en place pendant les opérations militaires éventuelles contre les FDLR.

« Vous savez, tout ce que nous, humanitaires, déciderons, et mettrons en œuvre, cela se fera en toute transparence et en étroite collaboration avec le gouvernement aussi bien au niveau national que provincial. Cela se fera sur base des principes humanitaires qui sont : la neutralité, l’indépendance et l’impartialité.

Moustapha Soumaré souligne que « sous le leadership du Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha), la communauté humanitaire qui est présente à l’Est a déjà mis en place plusieurs mécanismes pour pouvoir accompagner ce processus-là ».

« Il y a un plan de contingence qui a été préparé, qui a été discuté et qui va certainement être mis en œuvre. Et nous avons aussi validé le dernier document de ligne directrices sur les relations entre civiles et militaires, donc qui va faire un peu comment les civiles peuvent travailler avec les militaires dans ces genres d’actions », ajoute-t-il.

Le coordonnateur des affaires humanitaires en RDC qu’il suivra de près « toutes les questions relatives à l’accès à la fois des humanitaires vers ces populations concernées dans le besoin mais aussi des populations affectées par la sécurité.»

De la RDC au Sud-Soudan

Moustapha Soumaré quitte la RDC pour le Sud-Soudan où il assumera d’autres fonctions. Malgré ce changement de poste, il assure qu’il aura le temps de matérialiser et finaliser ses priorités.

« C’est aussi ça le travail au niveau international. Je suis encore là. Ma date de départ n’est pas encore fixée. Quand cela sera fait, j’irai d’abord remercier les autorités nationales pour tout ce qu’on a pu faire. Je ferai en sorte que les priorités qui seront effectuées en ma qualité en tant que représentant spécial adjoint seront en conformité avec les préoccupations de la Monusco pendant que je serai là et conformément à ce que le conseil de sécurité nous donnera comme mission », déclare-t-il.

En tant que coordonnateur du système des Nations unies, il indique qu’il a eu « un programme avec ses collègues pour voir comment préparer 2015 ».

« Nous mettrons en place un plan d ‘appui pour soutenir le gouvernement. Troisièmement, en tant que coordonateur humanitaire, je vais m’évertuer à poser le jalon pour mobiliser les ressources pour le plan d’action humanitaire qui s’élève en 2015 à 692 000 000 $. 2015 : 832 000 000, pour lesquels 60% ont déjà pu être mobilisés », poursuit Moustapha Soumaré.

Vœux d’espoir pour les Congolais

Moustapha Soumaré a aussi adressé un message d’admiration, d’espoir et d’encouragement au peuple congolais.

« C’est vraiment un message universel de paix et de réconciliation au sein de toutes nos familles, au travail, dans nos communautés et aussi à l’échelle du pays tout entier. Au peuple congolais c’est un message d’admiration, d’espoir et d’encouragement », souhaite le coordonnateur des affaires humanitaires en RDC.

Moustapha Soumaré note qu’il est important que les ressources dont dispose le pays soient exploitées au bénéfice des populations.

« Nous avons aussi vu au cours de l’année en cours que certains indicateurs de développement sont en hausse et le pays devra être félicité pour ça », ajoute-il.

Il demande également au personnel des Nations unies à contribuer aux idéaux de pais prônés par la RDC.

« Concernant le personnel du système des Nations unies, je souhaite que nous continuions en tant que système des Nations unies à accompagner le gouvernement et que nous puissions contribuer aux idéaux de paix prônés par le pays », déclare Moustapha Soumaré.

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