Environ 256 personnes vivant avec le VIH (PVV) dans le territoire d’Aru, en Ituri (Province Orientale), sont soignées aux médicaments antirétroviraux dans le district ougandais d’Arua. L’Institut panafricain de santé communautaire (IPSC) a livré cette information, à Bunia, chef-lieu de l’Ituri, à l’occasion de la journée mondiale contre le Sida, célébrée le 1er décembre de chaque année.
Selon cette structure, ces Congolais sont obligés de franchir la frontière pour accéder aux antirétroviraux dans ce district voisin d’Arua en Ouganda.
La chargée du programme Sida au sein de l’IPSC, Kavira Sikuli, affirme que le territoire d’Aru a connu à plusieurs reprises des ruptures de stock de médicaments antirétroviraux (ARV).
Elle a indiqué que cette situation expose les Congolais vivant avec le VIH/Sida, au cas où l’Ouganda ne voudrait plus les prendre en charge.
«Ils sont soignés par les ARV et ils reçoivent des soins contre les infections opportunistes. Des malades indigents bénéficient même des vivres. Notre crainte est que si l’Ouganda décidait de ne plus recevoir les malades congolais, ça sera catastrophique. Chez nous au Congo, nous assistons à des ruptures de stocks des ARV et pourtant le traitement aux ARV sont à vie», se plaint Kavira Sikuki.
Elle a recommandé au gouvernement congolais de mettre une approche intégrée où la qualité et la quantité des ressources soient affectées dans la lutte contre le Sida pour avoir, dans les jours à avenir, un Congo sans VIH.
Prise en charge à Lubumbashi
Environ 746 personnes vivant avec le VIH sont prises en charge à l’hôpital général de référence de Kisanga, à Lubumbashi (Katanga).
Le point focal du VIH/Sida à l’hôpital général de Kisanga, docteur Roger Brahim accueille les personnes vivant avec le VIH.
Une PVV témoigne bénéficier, depuis quatre ans, des soins de qualité dans cet établissement hospitalier :
«Je suis sous ARV depuis 2011, mon état de santé s’améliore, je n’ai plus de fatigue et je mange comme il faut».
Roger Brahim, point focal VIH/Sida, affirme assurer la prise en charge tant médicale que psychologique :
«Quand un malade vient, nous prenons le poids, la tension artérielle et autres. La prise en charge psychologique nous permet de récupérer psychologiquement les malades et ils reprennent courage en leur disant qu’il n’y a pas seulement le VIH qui tue».
Ces PVV prennent les médicaments chaque sept heures et doivent manger 30 minutes après chaque prise.
Plaidoyer des PVV à Kinshasa
Dans la capitale congolaise, les personnes vivant avec les VIH plaident pour la création d’un fonds national au profit des organisations engagées dans la lutte contre le Sida pour leur permettre de lutter contre leur précarité économique.
Ils ont lancé cet appel, lundi 1er décembre, au cours de la réunion organisée par le Programme national multi-sectoriel de lutte contre le sida (PNMLS) . Placée sous le thème: «permettre aux personnes vivant avec le Vih d’accéder au service », cette rencontre a permis aux participants de faire un état de lieux de la maladie à travers le pays.
Ils ont révélé que plus de 1% des Congolais sont séropositifs et 63% des malades éligibles n’ont pas accès au traitement alors que les 37% ont accès à un traitement qui n’est pas de qualité.
Le représentant des PVV a reconnu les avancées enregistrées mais il indique que la RDC a encore du chemin à parcourir dans la lutte contre le VIH.
Il regrette que le sida est encore, pour de nombreuses PVV, un sujet de honte et de discrimination surtout que le coût à l’accès au traitement est encore élevé.
De son côté, le ministre de la Santé publique, Félix Kabange Numbi, a réitéré l’engagement du gouvernement à mobiliser des fonds supplémentaires pour offrir des soins de qualité aux malades du sida éligibles au traitement.
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