Les évêques membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) réaffirment leur opposition à la modification de l’article 220 de la constitution. Cet article interdit notamment de modifier l’article fixant le nombre et le mandats du président de la République. Dans un message adressé « aux fidèles catholiques ainsi qu’aux hommes et femmes de bonne volonté de la RDC » et publié à Rome où ils sont réunis, ils estiment que cet article pose les bases de la stabilité du pays et de l’équilibre des pouvoirs dans les institutions.
Pour la Cenco, modifier l’article 220 serait « faire marche en arrière sur le chemin de la construction de notre démocratie et compromettre gravement l’avenir harmonieux de la nation ».
Les évêques catholiques avaient déjà publié un message en juin dernier pour exprimer leur opposition à la modification de cet article de la constitution.
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Interrogé sur les raisons de ce deuxième message, le premier secrétaire général adjoint de la Cenco, Donatien Nshole, affirme qu’il ne s’agit pas d’un acharnement.
« Il n’est pas question d’acharnement ici. Les évêques ne visent qu’une seule chose : le bien-être du peuple congolais qui passe nécessairement par une démocratie assise. Or notre démocratie est jeune. Et le socle de la démocratie c’est justement la constitution. Vouloir balancer la constitution dans tous les sens pour des intérêts d’une famille politique, ce n’est pas juste », explique-t-il.
En outre, la Cenco invite les curés et catéchistes à sensibiliser les chrétiens « pour qu’ils s’engagent à protéger la nation contre toute tentative de modification de l’article 220 ».
La question de la modification de cet article de la constitution agite le milieu politique congolais depuis plusieurs mois. Certaines organisations et personnalités de l’opposition et de la société civile soupçonnent la majorité de vouloir modifier l’article 220 de la constitution pour permettre à Joseph Kabila de rester au pouvoir au terme de son deuxième et dernier mandat.
Par ailleurs, les évêques catholiques annoncent qu’ils suspendent leur participation au Comité d’intégrité et de médiation électorale (Cime).
Cette structure créée par les confessions religieuses et la Ceni est un cadre d’échange d’informations électorales et de dialogues permanents qui vise à gérer par la médiation les tensions électorales, avant, pendant et après les élections.
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