RDC : la Cenco met en garde contre toute modification de l’article 220 de la constitution

Des évêques congolais membres de la Cenco le 23/6/2011 au centre Nganda à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

L’église catholique invite la population congolaise à tout mettre œuvre pour protéger la nation congolaise, notamment en empêchant toute tentative de révision de l’article 220 de la Constitution. Dans un message publié mardi 1er juillet à Kinshasa, à l’occasion des 54 ans d’indépendance de la RDC, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) s’engage à utiliser tous les moyens appropriés pour que le peuple congolais ne soit pas «pris en otage par des pratiques politiciennes qui sacrifient l’intérêt supérieur de la nation».

L’article 220 limite les matières non révisables de la constitution dont celles portant sur la durée et le nombre de mandats de la République.

Selon l’abbé Santedi, secrétaire général de la Cenco qui a livré le message de l’église à la presse, cet article de la constitution protège les options fondamentales relatives à la nature de l’Etat congolais, qui est une République et non une monarchie, et à la nature du pouvoir politique.

«Nous désapprouvons également toute sorte d’initiative qui, sans modifier directement l’article 220, viserait à le vider de son contenu essentiel», a-t-il affirmé, avant d’insister:

«Ce pouvoir ne peut être ni personnalisé, ni autocratique et dictatorial.»

La Cenco dit soutenir les élections des députés provinciaux, des maires et des bourgmestres par mode de scrutin direct.

«Nous désapprouvons tout mode de scrutin qui priverait le souverain primaire de son droit de désigner ses gouvernants et de participer directement à la gestion de la cité», a-t-il expliqué.

Tout en saluant les efforts du gouvernement congolais dans la reconstruction du pays, la Cenco promet d’utiliser «des moyens appropriés» pour sensibiliser la population et de défendre les options fondamentales qui sauvegardent la jeune démocratie congolaise et sa stabilité.

Le gouvernement a proposé un projet de loi relatif à la révision de certains articles de la constitution, sans préciser lesquels.

La plupart des députés interrogés affirment que cette révision constitutionnelle devrait concerner le mode de scrutin sénatorial, provincial et celui des gouverneurs.

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