Plus de dix filles ont été kidnappées puis violées, en six mois, dans le territoire de Kabare (Sud-Kivu). Le président de la société civile du groupement Bugorhe, Ephrem Iragi, a indiqué que l’âge des victimes varie entre trois et dix ans et elles sont violées dans les mêmes circonstances. Le cas le plus récent est celui d’une fillette de 3 ans, violée dans la nuit de jeudi 12 à vendredi 13 juin dans la localité de Bwinika, près de l’aéroport de Kavumu.
Selon le président de cette structure, cette victime est actuellement admise aux soins à l’hôpital de Panzi à Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu.
«Ce qui étonne est que le mode opératoire est le même. Il y a lieu de croire qu’il y aurait un groupe de gens ou une personne qui fait ça parce que ces violes s’opèrent de la même manière. La nuit, les parents dorment avec leurs enfants et ils sont surpris qu’une des enfants est enlevée et puis abandonnée soit dans la cours de la parcelle, soit ailleurs. Ils constatent que leur fille est déjà violée et elle est en train de saigner avec de fortes lésions gynécologiques», a expliqué Ephrem Iragi.
Pour mettre fin à ce phénomène, il a sollicité l’implication des services de sécurité, de la police nationale et il a invité l’ensemble de la communauté à la vigilance.
Selon des sources concordantes, la police a déjà arrêté 4 suspects qui sont pour le moment transférés à la prison centrale de Bukavu.
Ce phénomène prend de l’ampleur alors que le docteur Denis Mukwege, gynécologue spécialisé dans la réparation des traumatismes consécutifs aux violences sexuelles, a plaidé pour l’organisation d’audiences foraines pour rendre justice aux victimes, punir les criminels et faire la lumière sur les raisons de telles atrocités.
«Je n’ai jamais vu une telle horreur depuis 2004. Les enfants affluent à l’hôpital dans un état extrêmement critique», a affirmé le docteur Mukwege, médecin-directeur de l’hôpital général de Panzi, implanté à Bukavu. Il s’était indigné de la recrudescence de viols sur des jeunes enfants dans la province du Sud-Kivu.
Selon le docteur Mukwege, en mai 2013, deux fillettes étaient mortes et d’autres étaient retrouvées avec de sérieuses lésions gynécologiques, après être violées.
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