Les onze chefs coutumiers de Mitwaba libérés par le seigneur de guerre Kyungu Mutanga Gédéon, il y a plus d’une semaine, assurent qu’il est bel et bien vivant. Ces anciens otages l’ont affirmé au cours d’une rencontre mardi 9 avril avec le gouverneur de province à son bureau de Lubumbashi. Après avoir passé deux ans en captivité, ces chefs traditionnels souhaitent rentrer chez eux à Mitwaba.
Selon le chef Kabulo Kibwejya, du village Kawama à Mitwaba, le chef de guerre Gédéon veut se faire passer pour mort pour décourager d’éventuelles attaques des militaires congolais.
«Dire que Gédéon était mort, c’est de la politique tout simplement», a-t-il expliqué.
Le chef de guerre se ferait désormais appeler « le grand-père » pour passer inaperçu et ne pas attirer l’attention.
«Lorsqu’on nous avait pris en otage, on nous avait dit que le Grand père, comme ils l’appellent, c’est lui notre chef. Mais, nous ne l’avions jamais rencontré ni vu. Il nous parlaient à travers des intermédiaires, ceux qui montaient notre garde», a-t-il ajouté.
Le jour de la libération de ces chefs coutumiers, ces intermédiaires leur ont affirmé que c’était une décision du «Grand père».
«Mais Gédéon est bel et bien vivant. Il restait souvent à près de dix kilomètres de nous. Il se fait accompagner d’enfants, de femmes et de combattants», a ajouté le chef Kabulo Kibwejya.
Le chef coutumier a appelé les autorités provinciales et gouvernementales à mettre fin à l’activisme de ces groupes Maï-Maï «qui a trop duré».
«Même à notre retour, nous ne savons pas quelles seront nos conditions de vie», a-t-il regretté.
Ces chefs coutumiers avaient été pris en otage en décembre 2011, après s’être présentés à une rencontre de négociation de paix avec le chef de guerre Gédéon Kyungu.
Deux de ces chefs coutumiers s’étaient évadés un mois plus tard. Ils avaient affirmé avoir été tortures après leur kidnapping.
Les 11 autres chefs coutumiers ont été relâchés 15 mois plus tard. Avant leur témoignage, l’armée avait affirmé que ces otages avaient échappé à leurs ravisseurs.
Les miliciens reprochent notamment à ces chefs coutumiers d’être de mèche avec les forces gouvernementales.
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