Dix jours après l’expiration du premier moratoire, le gouvernement provincial accorde un nouveau délai de 45 jours aux propriétaires de véhicules pour passer un contrôle technique. Ce deuxième moratoire va expirer le 1er mai prochain. Cette décision a été annoncée le samedi 15 mars après des discussions entre le gouvernement provincial et l’Association des chauffeurs du Congo (ACCO).
Certains analystes estiment que le premier moratoire n’a pas donné les résultats escomptés. Seuls quelques centaines de véhicules de marque Mercedes 207 se sont présentés pour le contrôle technique. Le moratoire avait pourtant été décidé pour débarrasser le charroi automobile de la ville des Mercedes 207 défectueux. Ces véhicules causent de nombreux accidents de circulation dans la ville de Kinshasa depuis plusieurs années.
Le chef de la Police nationale congolaise dans la ville de Kinshasa leur avait même interdit d’accéder centre-ville. Suite aux protestations des conducteurs de transport en commun privé et au risque des perturbations du transport en commun, le gouvernement provincial de Kinshasa avait alors décidé d’imposer un contrôle technique à tous les véhicules roulant dans la capitale congolaise.
Après la décision de ce second moratoire, certains Kinois déplorent un signe de faiblesse de l’exécutif provincial face aux transporteurs en commun, surtout les propriétaires des Mercedes 207.
Ils estiment que l’hôtel de ville craint une paralysie dans le transport en commun si les chauffeurs et les propriétaires des Mercedes 207 décidaient d’entrer en grève pour protester contre le contrôle technique.
En mai 2012, la grève décidée par ces conducteurs avait paralysé le transporte en commun dans la capitale. L’Etat ne disposait plus de société de transport en commun viable. Depuis, deux sociétés de transport public, Transco et New Retranskin, ont été créées et desservent plusieurs lignes de transport à Kinshasa.
Malgré l’existence de ces deux entreprises, un Kinois confie que les autorités congolaises continuent de craindre une action collective des conducteurs des 207.
« S’il faut parler de chantage, c’en est un, et les transporteurs savent l’utiliser à tout moment pour faire plier l’autorité », explique-t-il.
Pour expliquer la faible affluence des chauffeurs des Mercedes 207 aux lieux de contrôle technique, le directeur du centre de contrôle de l’INPP avait évoqué des rumeurs faisant état de la confiscation de ces véhicules au cas où le contrôle ne serait pas concluant.
Lire aussi sur radiookapi.net :