Le ministre congolais de l’Intérieur, Richard Muyej Mangez, a annoncé vendredi 21 février la création d’un cadre national de concertation humanitaire réunissant le gouvernement congolais et les organisations des Nations unies. Selon le ministre Muyej, cette plateforme devrait rendre plus visibles, efficaces et concrètes les actions humanitaires menées par les deux partenaires à travers le pays. La crise humanitaire persiste en RDC, notamment dans la province du Katanga, où des milliers de déplacés fuient les exactions des groupes armés.
La première runion du cadre de concertation humanitaire a réuni vendredi, au Grand-Hôtel Kinshasa, des membres du gouvernement et d’agences onusiennes.
Selon le ministre de l’Intérieur, le gouvernement de la République déplore la faible coordination de l’action humanitaire telle que conduite sur terrain.
«Pour y faire face, le gouvernement a initié, avec les partenaires humanitaires, le cadre national de concertation humanitaire. Cette plateforme aura le mérite de recadrer les stratégies, en mettant en évidence la coordination et la collaboration à tous les niveaux d’intervention», a-t-il expliqué.
Cette synergie va notamment concerner le diagnostic et l’analyse des besoins humanitaires, la collecte des données sur terrain, la mobilisation des ressources humaines et financières ainsi que l’assistance, le suivi et l’évaluation des activités, a indiqué M. Muyej.
«Je recommande à tous les partenaires et au gouvernement, le dialogue, gage de tout travail en équipe. Ce dernier donne un triple avantage : celui de se connaitre, de se faire confiance et de travailler ensemble», a-t-il insisté.
La crise humanitaire perdure dans l’Est de la RDC, plus particulièrement dans le Katanga, qui a enregistré la plus forte progression des déplacés internes en deux ans.
Le nombre de personnes déplacées dans cette province est passé de 55 000 en 2011 à 402 000, selon le bulletin de janvier dernier du bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha).
Hamani Seydou, chef de bureau d’Ocha au Katanga, affirme que la situation humanitaire et nutritionnelle est alarmante dans la province cuprifère, à cause de l’activisme des combattants Maï-Maï, responsables de multiples exactions, dont des incendies de villages entiers ces trois derniers mois.
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