La République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont signé, vendredi 25 avril, une « déclaration de principes » pour un accord visant à promouvoir la paix et le développement économique dans la région des Grands Lacs, tout en mettant fin au conflit qui ravage l’Est de la RDC.
La déclaration a été signée à Washington par la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, et son homologue rwandais, Olivier Nduhungireye, en présence du secrétaire d’État américain, Marco Rubio.
Les deux pays s’engagent mutuellement à respecter la souveraineté et les frontières établies. Kinshasa et Kigali promettent également de soutenir l’intégration économique régionale, notamment en renforçant la transparence dans les chaînes d’approvisionnement des minerais critiques. L’objectif est de permettre aux deux nations de profiter des ressources naturelles abondantes dans la région grâce à des partenariats économiques et des investissements mutuellement bénéfiques, détaille le document publié par le Département d’Etat américain. Par ailleurs, les deux pays voisins s’engagent à faciliter le retour des réfugiés et des déplacés internes.
Des réactions enthousiastes
« Ce moment revêt une importance particulière pour la République démocratique du Congo. À Goma, à Bukavu et au-delà, la réalité des déplacements, de l'insécurité et des difficultés perdure. Pour nous, l'urgence de cette initiative n'est pas théorique, elle est humaine. Nous signons cette déclaration de principes non pas comme un geste symbolique mais comme un engagement politique. Une réaffirmation des principes consacrés par le droit international et repris tout récemment dans la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations unies, une résolution appelant au retrait immédiat, inconditionnel et vérifiable de toutes les troupes étrangères du territoire souverain de la RDC », a réagi la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba.
Pour sa part, secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a salué la signature de cet accord comme une étape importante pour la stabilité régionale :
« Une paix durable dans la région des Grands Lacs ouvrira la voie à des investissements américains et occidentaux plus importants, ce qui créera des opportunités économiques et de la prospérité. Ce développement économique, associé à une paix durable, permettra également à des millions de personnes déplacées de rentrer chez elles, dans des communautés plus sûres, avec de nouvelles opportunités économiques », s’est réjoui le numéro un de la diplomatie américaine.
Olivier Nduhungireye, ministre rwandais des Affaires étrangères, a également salué l’importance de la signature de document pour la paix et la prospérité de la région :
« La déclaration de principes ouvre la voie à un accord de paix définitif, donnant un nouvel élan aux efforts déployés par le processus mené par l'Afrique dans le cadre de la Communauté de l'Afrique de l'Est et de la Communauté de développement de l'Afrique australe, ainsi qu'au volet de Doha, facilité par l'État du Qatar, où nous avons constaté d'importantes percées ces derniers jours », a-t-il fait savoir.
Une région troublée par l’activisme de groupes armés
L’Est de la RDC est le théâtre d’affrontements entre l’armée congolaise et le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda. Ce groupe armé contrôle plusieurs localités des provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu, dont les villes de Goma et Bukavu. En plus du M23, une centaine d’autres groupes armés opèrent dans la région depuis trois décennies. Ces milices terrorisent les habitants et provoquent d’importants déplacements de populations dans cette région riches en ressources naturelles.
La signature de cette "déclaration de principese intervient alors qu’un accord entre la RDC et les États-Unis sur les minerais stratégiques est en cours de négociation. Cet accord vise à permettre aux entreprises américaines d’accéder de manière privilégiée aux ressources minières critiques de la RDC, telles que le cobalt, le coltan et le lithium, en échange d’une assistance sécuritaire pour lutter contre les groupes armés.