La Coalition pour le vrai dialogue (CVD), qui regroupe des partis d’opposition, a dénoncé samedi 21 septembre l’existence d’un «schéma de partage de pouvoir selon la formule 1+2», c’est-a-dire un président de la République et deux vice-présidents. Ce schéma devant être proposé aux Concertations nationales, d’après la même source, aurait été décidé au cours d’une réunion secrète tenue par un groupe d’individus non loin de Kinshasa. La majorité a démenti «ce genre de schéma surréaliste».
Dans une déclaration rendue publique samedi à Kinshasa, la CVD estime que cette démarche aurait des conséquences fâcheuses pour le pays.
Elle entrainerait «la violation de la constitution du 18 février 2006 issue du consensus de Sun city [lors du Dialogue intercongolais] et du référendum populaire, avec comme conséquence son abrogation de fait», a indiqué la coalition dans cette déclaration lue par son porte-parole, le député Steve Mbikayi, président du Parti travailliste (PT).
«Cette nouvelle machination politique va à coup sûr rompre le consensus national déjà fragile», a poursuivi la même source, redoutant notamment «la dissolution de l’Assemblée nationale, du Sénat et des assemblées provinciales actuelles et l’instauration d’une période de transition qui met fin à la démocratie».
Dans ses recommandations, la Coalition pour le vrai dialogue exige notamment la suspension des Concertation nationales, ouvertes par Joseph Kabila le samedi 7 septembre, et la convocation de «vraies» concertations.
“Le peuple est fatigué avec les transitions”
En réaction, la Majorité présidentielle (MP) a démenti l’existence d’un tel schéma. «Penser à ce genre de schémas surréalistes, c’est d’abord violer gravement l’ordonnance que le chef de l’État avait signée comme acte fondateur des concertations nationales. C’est en même temps tricher avec le peuple, qui est fatigué avec les transitons qui ont émaillé la vie politique congolaise depuis 90», a soutenu le député Henry Thomas Lokondo.
Il a par ailleurs rejeté l’idée d’une nouvelle transition en RDC, insistant sur le fait que les participants aux concertations nationales visent plutôt «le renforcement de la volonté politique quant à l’application de la constitution, des lois de la République et d’autres décisions pour une meilleure gouvernance de l’État.»
Pour ce député de la majorité, ces assises sont appelées à faire les états des lieux et proposer des solutions pour la requalification de la gestion générale de l’État.
«Et d’ailleurs, ces états des lieux et les solutions que nous préconisons se recoupent avec tout ce que nous avons déjà fait à la Conférence nationale souveraine (CNS), lors des concertations du Palais de la Nation et même à Sun City. On n’invente pas la roue», a-t-il poursuivi.
La Coalition pour le vrai dialogue, créée le jeudi 12 septembre, regroupe certaines formations politiques de l’opposition comme l’UNC de Vital Kamerhe, le RCD-KML de Mbusa Nyamwisi, le PT de Steve Mbikayi, l’UPC de Thomas Lubanga et l’Udemo de Nzanga Mobutu.
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