La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a expliqué lundi 11 février procédure de la succession de la papauté, après la démission du pape Benoit XVI. Âgé de 85 ans, le souverain pontife a annoncé sa démission à partir du 28 février prochain. Il a dit « ne plus avoir les forces nécessaires pour diriger l’Église ». L’abbé Leonard Santedi, secrétaire général de la Cenco, a affirmé que pour certains, « Benoit XVI a vécu, comme cardinal Ratzinger, les derniers moments de Jean Paul II et qu’il ne voudrait pas refaire ce qu’il avait vécu ». Jean-Paul II avait passé ses dernières années diminué par la maladie.
L’abbé Léonard Santedi, a également rappelé que le Pape Benoit XVI avait déjà évoqué « sans tabou » la question de sa succession. Dans son livre Lumière du Monde, répondant aux questions du journaliste allemand Peter Seewald, le pape avait clairement envisagé cette possibilité. « Si les forces physiques ne me permettaient plus d’être apte à exercer mes fonctions, je démissionnerais », avait-il déclaré.
Dès que le Pape va quitter le Vatican, a indiqué l’abbé Santedi, « le doyen des cardinaux prendra les choses en mains. C’est lui qui va expédier les affaires courantes ; il va convoquer le consistoire et le conclave pour l’élection du nouveau pape », a ajouté l’Abbé Léonard Santedi.
Selon le Code de Droit canonique, le souverain pontife peut démissionner s’il le désire de façon libre.
Le deuxième paragraphe du canon 332 stipule :
« S’il arrive que le Pontife Romain renonce à sa charge, il est requis pour la validité que la renonciation soit faite librement et qu’elle soit dûment manifestée, mais non pas qu’elle soit acceptée par qui que ce soit ».
« La santé n’a pas de prix »
Des Kinois interrogés sur la démission du Pape Benoit XVI ont estimé que « la santé n’a pas de prix » et disent comprendre les raisons officielles de sa renonciation au pontificat.
« La santé n’a pas de prix. Si vraiment il est dans l’incapacité de continuer, c’est normal qu’il pose sa démission. En tant qu’humain, on doit comprendre », a déclaré un habitant de Kinshasa.
Un autre poursuit dans la même pensée :
« Si la santé ne lui permet plus d’assumer ces taches-là, nous acceptons que les cardinaux nomment un autre pape ».
Certains ajoutent que la démission du Pape est une culture à suivre.
« C’est la culture qu’il faudra suivre, la culture du respect des textes qui sont légalement établis », a affirmé un autre habitant de la capitale.
Un autre par contre reste sceptique quant à la raison officielle avancée par le Pape Benoit XVI.
« Nous ne pensons pas que l’âge peut être à la base de sa démission parce que juste avant lui il y a eu un pape qui était plus âge que lui, il n a pas démisionné », dit-il.
Un nouveau Pape avant la Pâques
Après la démission de Benoit XVI, le porte-parole du Vatican a annoncé que le nouveau pape devrait être élu avant la fête des Pâques, soit le 31 mars.
L’élection du successeur de Benoît XVI devrait donc débuter mi-mars.
En théorie, tout archevêque, évêque ou prêtre peut être élu Pape. Personne ne se porte officiellement candidat. Cependant, dans les faits, c’est généralement l’un des cardinaux qui est choisi comme nouveau pape.
Ce sont les cardinaux de moins de 80 ans qui éliront le nouveau souverain pontife. Ils sont appelés « cardinaux électeurs ». Actuellement, ils sont 118 sur 209. Ils devront se réunir en conclave pour délibérer et voter.
Avant le vote, les cardinaux sont convoqués au Vatican. Ils sont tenus « sauf raison de santé ou empêchement grave » de se soumettre à cette convocation, dans un délai de 15 à 20 jours.
Jusqu’à l’annonce publique de l’élection, toute communication avec l’extérieur est interdite. Les cardinaux prêtent serment de garder perpétuellement le secret sur tout ce qui concerne l’élection.
Le vote se déroule à bulletin secret. Pour qu’un nouveau pape soit élu, il faut qu’il recueille la majorité des deux tiers des suffrages. Mais si aucun pape n’est élu après un certain nombre de jours et de tours de scrutin, des dispositions spéciales sont prévues : la majorité simple suffit ou le vote ne se déroule qu’entre les deux candidats arrivés en tête aux précédents scrutins.
Après chaque scrutin, les bulletins sont brûlés dans un poêle dont la cheminée est visible de la place Saint-Pierre. Si le vote n’est pas concluant, la fumée est noire, dans le cas contraire, elle est blanche.
Lorsqu’un nouveau Pape est élu, le doyen des cardinaux lui demande son consentement et le nouveau souverain pontife devra ensuite choisir son nom.
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