Les chauffeurs et convoyeurs des poids lourds qui exploitent la route Kinshasa-Matadi-Boma ont mis à exécution leur menace. Ils sont entrés en grève le lundi 7 janvier dernier. A l’occasion de l’entrée en vigueur de ce débrayage, ils ont organisé une marche de protestation à Matadi pour réclamer l’amélioration de leurs conditions de travail qu’ils jugent « précaires».
Pour le président urbain du syndicat de la Fédération des ouvriers du transport routier du Congo (FORC), André Tshikoji, les chauffeurs ne reprendront du service qu’une fois leurs revendications satisfaites. Une délégation de la FORC séjournerait déjà à Kinshasa pour discuter avec le ministre de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale, Modeste Bahati Lukwebo. Ce dernier leur avait promis, la semaine dernière, de s’impliquer pour qu’une solution soit trouvée à leurs revendications.
Devant près de neuf cents chauffeurs réunis pour la marche de protestation, André Tshikoji, a déclaré que les conditions de travail qui leur sont imposées par les employeurs « ne sont pas conformes au code du travail ».
Indiquant que le droit de grève est reconnu par la loi congolaise, le maire de la ville de Matadi a invité les grévistes « à la discipline ».
Il a demandé aux responsables des entreprises dont les employés sont en grève de ne pas laisser les gros véhicules sur la route et de les ranger dans les garages.
Les chauffeurs des poids lourds estiment que leurs « mauvaises conditions de travail » est à la base d’accidents mortels sur la route Kinshasa-Boma.
Le ministre Modeste Bahati Lukwebo a affirmé être conscient de mauvaises conditions dans lesquelles les conducteurs des poids lourds et leurs auxiliaires travaillent.
«Dans ce secteur, il y a beaucoup de violations de la législation en matière du travail. Les conséquences sont telles que (…) cela occasionne plusieurs accidents. Quand il y a accident suite à la fatigue, à la somnolence ou à la faim, cela peut entraîner mort d’hommes, mais aussi des dégâts matériels énormes», a-t-il récemment reconnu.
Mais les responsables des entreprises de ce secteur jugent non fondées les revendications de leurs employés et estiment les traiter conformément à la législation congolaise.
Cette grève risque d’occasionner à Kinshasa une pénurie en biens provenant de l’étranger qui entrent au pays via les ports de Boma et Matadi. Outre le train, ces biens sont aussi acheminés dans la capitale de la RDC par camions.