Le maire de la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, Jean de Dieu Busanga, a interdit « jusqu’à nouvel ordre » les manifestations et marches collectives dans sa ville pour des « raisons d’ordre public », jugeant que la situation sécuritaire était actuellement « volatile » dans sa juridiction.
Expliquant qu’il veut « agir avant les évènements », Jean de Dieu Busanga appelle la population à ne pas s’inquiéter, assurant « veiller sur sa sécurité ».
Face à ses détracteurs qui l’accusent de violer les libertés constitutionnelles de ces concitoyens, le maire de Goma se défend :
« Je ne viole aucune clause de la constitution, pour autant que je protège la population. Je serai plutôt condamné si je n’avais pas assisté des personnes en danger. Evidemment, ici on fait allusion aux libertés individuelles consacrées par la constitution, mais il y a aussi des libertés collectives », a-t-il affirmé.
Pour lui, « tous ceux qui demandent [l’autorisation] de marcher sont de l’opposition » alors que lui appartient à la majorité au pouvoir. Il assimile donc ces manifestations à de la provocation.
« Je respecte bien votre liberté mais vous ne pouvez pas marcher sur le pouvoir, pour autant que toutes ces marches là sont des expressions de provocation. Le moment venu, si nous considérons que la situation est calme, nous pourrons autoriser les marches. »
S’appuyant sur l’article 26 de la constitution de la République qui garantit la liberté de manifestations, certains habitants de Goma estiment que cette décision est une violation de la loi.
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