La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) demande au gouvernement congolais de lever la suspension du service de messagerie téléphonique (SMS) décidée, samedi 3 décembre, par le vice Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Adolphe Lumanu. Selon le secrétaire général de la FIDH/Zone Afrique, Paul Nsapu, cette suspension est une «violation grave de la constitution du pays et des instruments internationaux des droits de l’homme».
«C’est regrettable de priver à toute une population ce moyen de communiquer entre elle [à moindre coût] par rapport au coût que représenteraient les appels téléphoniques,» indique Paul Nsapu ajoutant:
«La population communique pour dire: venez à tel endroit mon frère, nous avons un enfant malade.»
Adolphe Lumanu avait justifié la décision de suspendre les SMS dans tous les réseaux téléphoniques par le souci de «préserver l’ordre public et d’assurer un aboutissement heureux du processus électoral en RDC» expliquant que certains abonnés abusaient des facilités qu’offrent les nouvelles technologies en matière de télécommunication «en lançant des injures et attaques aux paisibles citoyens par des propos incitant à la haine interethnique, à l’insurrection, à la peur, à la xénophobie…».
La mesure est entrée en vigueur samedi et devrait être observée «jusqu’à nouvel ordre.»
Le Réseau national des ONG des droits de l’homme de la République démocratique du Congo (Renadhoc) avait aussitôt dénoncé «une aliénation d’un droit garanti par la constitution et les textes internationaux ratifiés par la RDC» demandant la levée de la mesure.