Adolphe Muzito, Athanase Matenda, Evariste Boshab et bien d’autres personnalités du pays bien connues devraient être poursuivis par la justice congolaise pour présomption de détournement des deniers publics et corruption, selon la Licoco (Ligue congolaise contre la corruption). Ce serait un gage pour la réussite de l’opération «Tolérance zéro», estime cette ONG dans un rapport publié à cet effet.
Dans ce rapport, la Licoco salue toutes les arrestations effectuées dans le cadre de cette opération.
Cependant, l’ONG estime que d’autres personnalités bien connues et soupçonnées de détournement et ou de corruption devraient également faire l’objet des poursuites judiciaires.
La plupart de ces personnalités occupent ou ont occupé de hautes charges d’Etat.
Ernest Mpararo, président de la Licoco cite, notamment, l’actuel Premier ministre Adolphe Muzito, qui, alors ministre de Budget, avait signé avec l’actuelle ministre du Portefeuille et l’ancien ministre des Finances, Athanase Matenda, un contrat avec une société américaine.
Il cite aussi l’actuel président de l’Assemblée nationale, Evariste Boshab, cité dans un dossier de la SNEL (Société nationale d’électricité) au moment où il occupait encore les fonctions de directeur de cabinet du président de la République.
La Licoco demande ainsi au gouvernement de déférer toutes ces personnalités devant les cours et tribunaux.
Au ministère de la Justice, on indique que plus de 130 instructions ont été ouvertes au parquet général de la République dans le cadre de l’opération «Tolérance zéro».
Malheureusement, explique le porte-parole de ce ministère, les cours et tribunaux sont dépourvus des moyens pour mener les enquêtes.
«C’est depuis un temps que ce parquet n’a pas de frais de fonctionnement comme il se doit», souligne Me Ruffin Luko.
D’après la même source, le blocage essentiel auquel est confronté le parquet général de la République est d’ordre légal: ce sont les immunités dont sont couvertes certaines personnes visées dans cette opération.
Pour contourner ces difficultés, le ministère de la Justice plaide ainsi pour la réforme du système judiciaire congolais.