Des déplacements massifs des populations en provenance du secteur de Ndwali, à cheval entre les territoires de Lubero et Rutshuru, à 100 kilomètres au nord de Goma, sont signalés depuis fin décembre 2010. Au moins mille deux cents ménages ont déjà été enregistrés dans la cité de Kirumba et dans les villages voisins; des dizaines d’autres sont signalés à Kanyabayonga, Kayina et environs.
Ces déplacés arrivent, pour la plupart, dépouillés de tous leurs biens. Ils disent avoir perdu toutes leurs récoltes dans leurs champs incendiés par les gardes de parc national des Virunga ainsi que leurs cases.
Certains affirment même avoir été tabassés pour être obligés de quitter le parc.
Selon des sources administratives dans cette zone, ces déplacements sont conséquents à l’opération menée par les gardes de parc national des Virunga depuis le 25 décembre 2010 dans la localité de Ndwali, consistant à déguerpir les populations qui avaient envahi ce parc.
Mais, certaines sources proches de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) ont affirmé que cette opération se déroule sans violence.
Outre les mille deux cents ménages de Kirumba, d’autres déplacés de la même vague ont trouvé asile à Kayna et Kanyabayonga ou encore dans les villages de Kamandi, Vuhoyo et Kikuvo, un peu plus à l’est de Kirumba.
Le responsable local de l’ICCN n’est pas sur place. Mais pour certaines sources proches de cette structure publique, les gardes de parc n’utilisent pas d’armes à feu dans cette opération.
Une population évaluée à au moins dix mille familles avait envahi cette partie du parc depuis 2006.
La majorité venait du secteur de Mbwavinywa et Kibirizi, où ils fuyaient l’insécurité. Ils se sont joints aux autres habitants du secteur Kamandi, qui avaient déjà établi leurs villages dans le parc.