Après plusieurs semaines de tensions et d’attaques de groupes armés, les habitants d’Ala, Masumbuko et Nizi, dans le territoire de Djugu (Ituri), multiplient les alertes. Entre menaces visant les ex-combattants, perturbations économiques et présence de restes explosifs de guerre, la situation demeure préoccupante malgré les efforts militaires déployés dans la zone. Lors d’un échange, mardi 2 septembre, avec l’armée et la MONUSCO, les leaders locaux de ces communautés ont réclamé un renforcement du dispositif sécuritaire.
À une vingtaine de kilomètres de Djugu-centre, des leaders locaux et des ex-combattants d’Ala ont rencontré les Forces armées de la RDC (FARDC) et la MONUSCO. Ils dénoncent la persistance des menaces de la milice CODECO et l’installation de barrières sur l’axe Ala–Sanduku. Selon ces ex-combattants, ces pressions entravent leurs déplacements et freinent leur réinsertion dans leurs villages. Ils demandent l’installation d’une base opérationnelle mobile ainsi qu’un renfort militaire dans la zone.
À Masumbuko, où les populations Hema et Lendu se côtoient sereinement au marché, la crainte de nouvelles attaques demeure vive. Les habitants réclament l’augmentation des patrouilles militaires afin de sécuriser les axes de circulation, rassurer les activités économiques et maintenir la cohabitation pacifique entre les deux communautés.
Par ailleurs, à Nizi et Kpadole, deux restes explosifs de guerre ont récemment été découverts par la population. Mardi, des troupes de la MONUSCO ont sécurisé les lieux et sensibilisé les résidents, en attendant la destruction de ces engins afin de réduire les risques d’accidents.
Les forces de sécurité engagées dans la zone de Djugu ont décidé de renforcer leur coordination afin de mieux protéger les civils.
À Bule, une réunion de coordination sécuritaire s’est tenue le même mardi entre les FARDC, l’armée ougandaise et la MONUSCO. Les trois forces militaires ont convenu de renforcer leur collaboration pour améliorer la protection des civils et réduire la méfiance envers la Mission onusienne.
Malgré ces actions, les communautés de Djugu appellent à des mesures rapides et concrètes pour garantir la liberté de mouvement, soutenir la réinsertion des ex-combattants et relancer les activités locales dans un climat de sécurité durable.