Un billet de devises étrangères vieux ou portant une déchirure, petite soit-elle, perd de la valeur, indiquent les changeurs de monnaie abordés par le reporter de Radio Okapi. Chacun applique son propre taux, souvent inférieur au taux normal du marché de change lorsqu’il s’agit des transactions avec ces types de billet.
Chez le cambiste, un billet de devise vieux ou déchiré peut perdre jusqu’à 5 % de sa valeur. Cela dépend d’un changeur à un autre et de la hauteur de la déchirure.
Mais le taux est bien pire chez les changeurs ambulants dans les quartiers. C’est pratiquement la moitié de la valeur qui se perd.
« On prend ce billet moyennant une petite réduction. On va le revendre chez les grands commerçants qui ont l’habitude de voyager. Si vous amenez un billet de 100 dollars, on vous donne 95 dollars, et nous, on va chez eux, on nous donne deux dollars de plus », explique l’un d’eux.
Ce phénomène prend racine du fait que certaines banques refusent d’encaisser les devises portant des traces de déchirure, sauf si ces devises proviennent de leur propre distributeur des billets.
Pour Lem’s Kamwanya, économiste, tout ceci n’est que de la spéculation :
« Il n’y a que l’autorité monétaire qui peut décider de ne pas accepter un billet et de lui retirer son pouvoir libératoire. À ce moment-là, on peut parler de démonétisation. Les banques ont décidé d’emboîter le pas, parce qu’elles font le recyclage de la monnaie. Il appartient à la Banque centrale de faire un communiqué et d’instruire les banques commerciales et la population en disant : "Vous devez continuer à utiliser ces devises dès lors que les pays émetteurs de ces devises ont déclaré que ces devises conservent tout leur pouvoir." Ça peut baisser la tension et restaurer la confiance ».
D’après quelques témoignages, ce phénomène touche l’ensemble du pays.