Réactions contrastées de la classe politique congolaise après la rencontre Tshisekedi-Kagame à Doha

La plateforme de l’opposition Lamuka, dirigée par Martin Fayulu, critique vivement la procédure « secrète » de la rencontre entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame. Son porte-parole, Prince Epenge, dénonce une manipulation historique.

« Tshisekedi a agi dans le dos des Congolais. Au début de son mandat en 2019, il avait noué des alliances avec Kagame, lui proposant les richesses du Congo contre la paix. Nous n’avons jamais eu cette paix, au contraire, nous avons une guerre qui frappe deux provinces du pays ».

Il redoute que ces négociations « engendrent une catastrophe sécuritaire », rappelant les promesses non tenues du passé et les revirements rhétoriques du président congolais vis-à-vis du Rwanda :

« Les Congolais s’interrogent s’ils doivent continuer à laisser Tshisekedi continuer à engager le pays ? Hier, il appelait Kagame son frère et aujourd’hui, il affirme qu’il ne parlera avec lui seulement au paradis, et demain, que nous dira-t-il ? a lancé M. Epenge, craignant que le chef de l’État congolais ne puisse revenir parler d’un autre épisode de trahison de son frère et partenaire d’autre fois ».

Optimisme et appel au dialogue
A l’inverse, la plateforme Union sacrée de la Nation, soutien de Tshisekedi, y voit une « énorme avancée ».

Le député Willy Mishiki , élu de Masisi dans Nord-Kivu souligne :

« Cette rencontre constitue un pas géant vers la paix, avec un cessez-le-feu inconditionnel qui ne remet pas en cause les processus fusionnés de Luanda et de Nairobi ».

Il appelle à éviter les discours de haine et à consolider les acquis, en citant les initiatives complémentaires des évêques de la Conférence  épiscopale nationale du Congo (CENCO) et des pasteurs de l’Église du Christ au Congo, (ECC).

Contexte des réactions

La rencontre de Doha, médiation qatarie inédite et inattendue, intervient après l’échec des pourparlers directs prévus mardi 18 mars à Luanda entre Kinshasa et le M23, sous la médiation du président angolais. Il avait pourtant appelé à un cessez-le-feu des dimanche 17 mars.

Mercredi 19 mars, les rebelles de l’AFC/M23, ont poursuivi leur offensive au Nord-Kivu, en prenant le contrôle du territoire de Masisi.

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