Lors de la réunion ministérielle conjointe de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), tenue le 17 mars 2025 à Harare (Zimbabwe), Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre des Affaires étrangères de la RDC, a plaidé pour l’application de la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU. Adoptée en février dernier, ce texte exige le retrait immédiat des troupes rwandaises dans l’Est de la RDC, une mesure qualifiée d’« instrument renforçant les efforts régionaux ».
Coprésidée par les ministres des Affaires étrangères du Zimbabwe, cette réunion a permis d’adopter une feuille de route détaillée pour résoudre le conflit dans l’Est de la RDC.
Ce document, selon des sources officielles, structure les actions à court terme, notamment l’appel au respect du cessez-le-feu et cessation des hostilités, à moyen et long terme, incluant des modalités de financement et des mécanismes de coordination entre les secrétariats de l’EAC et de la SADC.
Le document sera soumis au prochain sommet conjoint EAC-SADC, prévu dans les jours à venir, pour validation finale.
Dans la phase immédiate, qui devra durer moins de 30 jours, un dialogue direct avec les parties au conflit sera initié en vue d’un cessez-le-feu inconditionnel. Un mécanisme conjoint de vérification sera mis en place, accompagné du déploiement d’une équipe d’évaluation sécuritaire et humanitaire.
Ensuite, pour la phase à moyen terme, qui s’étend de 30 à 120 jours, les ministres ont souligné la nécessité de renforcer les mesures de confiance et de parvenir à un cessez-le-feu permanent. Ils ont recommandé de solliciter un renforcement du mandat de la MONUSCO pour assurer la sécurisation du Nord et du Sud-Kivu, où les troupes onusiennes se heurtent à des restrictions de mouvement.
Enfin, dans la phase à long terme, qui commencera au-delà de 120 jours, l’objectif sera de renforcer les forces congolaises, de rétablir l’autorité de l’État et de stabiliser les zones affectées par le conflit.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte où le président angolais João Lourenço, médiateur du processus de paix, a appelé à une trêve effective à partir du 16 mars dernier, en vue des pourparlers de Luanda entre Kinshasa et le M23 prévus ce mardi 18 mars à Luanda.
La réunion de Harare illustre une volonté accrue de coopération régionale pour stabiliser l’Est de la RDC, marquée par des conflits récurrents impliquant des groupes armés comme le M23.