Des humanitaires alertent sur la poursuite des violences ayant contraint près de 370 000 personnes à fuir leurs foyers depuis début février dernier dans les territoires d'Uvira et de Fizi, au Sud-Kivu.
Le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a évoqué cette situation lors de son briefing, vendredi 14 mars, à New York, aux États-Unis.
« De graves violations du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'homme ont été signalées, dont près de 400 cas de violences sexuelles à Uvira, recensés entre les 9 et 25 février derniers. C'est ce que nous rapportent les partenaires locaux qui suivent la situation », a-t-il souligné.
Ce haut fonctionnaire des Nations unies a également mentionné des attaques ciblées contre des organisations humanitaires à Uvira.
De son côté, l'UNICEF a déclaré que la poursuite des violences dans la province du Sud-Kivu a entraîné une forte augmentation des violations graves contre les enfants.
Parmi ces violations figurent des violences sexuelles, des meurtres, des mutilations, ainsi que le recrutement et l'utilisation d'enfants par des groupes armés.
L'éducation n’est pas épargnée : plus de 1 000 écoles au Sud-Kivu ont dû fermer, perturbant ainsi la scolarité de plus de 300 000 élèves.
Rien qu'à Bukavu, l'UNICEF signale que 19 écoles ont été transformées en abris de fortune pour les familles déplacées. Cette insécurité persistante, combinée aux déplacements massifs de populations, aggrave également l'épidémie de choléra.
Selon les autorités sanitaires provinciales, plus de 240 cas et 10 décès liés à cette épidémie ont été enregistrés au 10 mars à Uvira.
Depuis le 3 mars, des combats entre FARDC et rebelles auraient contraint plus de 20 000 personnes à fuir dans le territoire de Walungu. Ces familles déplacées se trouvent dans une situation critique, ayant un besoin urgent de nourriture, d'eau, d'abris et d'autres biens essentiels dans leurs lieux de refuge.