Le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, a commis des « exécutions sommaires » d'enfants à Bukavu, dans l'est de la République démocratique du Congo, rapporte ce mardi 18 février le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme.
« Notre bureau a confirmé des cas d'exécutions sommaires d'enfants par le M23 après son entrée dans la ville de Bukavu la semaine dernière », a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du bureau des droits de l'homme de l'ONU, à Genève.
Selon elle, la situation dans l'est de la République démocratique du Congo se détériore fortement, entraînant de graves violations des droits de l'homme et des abus, tels que des exécutions sommaires, des violences sexuelles et sexistes liées au conflit.
Des hôpitaux et des entrepôts humanitaires ont également été attaqués, et des menaces ont été proférées à l'encontre du système judiciaire, ajoute-t-elle.
« L'avancée du M23, soutenu par le Rwanda, dans le Sud-Kivu a plongé la région dans une crise sécuritaire et humanitaire complexe, provoquant des déplacements de population. Nous savons également que des enfants étaient en possession d'armes. Nous demandons au Rwanda et au M23 de veiller à ce que les droits de l'homme et le droit humanitaire international soient respectés. Nous recensons également des cas de mauvais traitements, de violences sexuelles et sexistes liées au conflit, de recrutement d'enfants et de recrutement forcé, d'intimidation et de menaces de mort », indique le communiqué.
Des arrestations arbitraires
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme évoque également, dans ce document, des informations sur des arrestations et des détentions arbitraires, des traitements dégradants et des allégations de retours forcés de jeunes Congolais fuyant la violence dans les pays voisins.
A la suite de l'évasion des prisons centrales de Kabare et Bukavu le 14 février, le bureau du Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme affirme avoir reçu des demandes de protection de la part de victimes et de témoins.
« Ils craignent des représailles de la part des évadés, étant donné leur participation active aux procès contre certains de ces prisonniers reconnus coupables de graves violations des droits de l'homme et d'abus », note Ravina Shamdasani.
Volker Türk, chef des droits de l'homme de l'ONU, exprime son horreur face aux événements qui se déroulent au Sud et au Nord-Kivu et à l'impact qu'ils ont sur les civils.
« La violence doit cesser immédiatement. Toutes les parties doivent respecter le droit humanitaire international, en particulier en ce qui concerne la protection des civils et les droits de l'homme, et reprendre le dialogue dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi », recommande Volker Türk.