Démontés sur décision de la rébellion, 117 sites ont abrité, en trois ans, près d’un million de déplacés internes à Goma et ses environs (Nord-Kivu).
Selon les sources des agences humanitaires, le démantèlement non planifié de ce dispositif ne sera pas sans conséquences sur les plans sanitaire, environnemental, infrastructurel, et même affectif.
Pour les acteurs du secteur de la santé, le démantèlement de plusieurs sites complique la prise en charge médicale en raison de la dispersion des patients et de la suspension des activités de surveillance épidémiologique. Ils se disent profondément préoccupés par la montée des cas de choléra dans la ville de Goma et dans les zones périphériques.
La semaine du 3 au 9 février, par exemple, une nette augmentation des cas de choléra a été observée dans l’aire de santé de Buhimba, soit 70 nouveaux cas, près du site de déplacés de Bulengo, au quartier Lac Vert, à l’ouest de la ville, affirme le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA). La même source précise que plus ou moins 80 % des cas de choléra signalés dans la province du Nord-Kivu proviennent généralement des sites de déplacés.
Au mois de décembre dernier, on signalait une flambée de l’épidémie de Mpox, avec comme réservoir les sites de personnes déplacées internes. Les patients et les contacts, ainsi que les contacts des contacts, sont pour l’instant impossibles à localiser.
D'après les statistiques, environ 10 %, soit une centaine de milliers de personnes déplacées, affichent la volonté de quitter Goma.
Tout le reste erre à Goma et dans sa périphérie, ce qui présage de fortes épidémies dans cette région, craignent les acteurs du secteur de la santé.