Depuis l’occupation de Goma par le M23 appuyé par le Rwanda, l’administration provinciale du Nord-Kivu fonctionne à partir de Beni, une ville qui n’était pas préparée à jouer ce rôle. Cette agglomération ne dispose pas d’infrastructures nécessaires et adaptées pour tenir le rôle de chef-lieu de la province.
Le général Evariste Kakule Somo, en poste depuis le 31 janvier 2025 comme gouverneur militaire du Nord-Kivu, doit relever un défi de taille : organiser les services provinciaux, assurer le fonctionnement de l’administration avec des moyens limités et gérer une crise sécuritaire persistante.
Matériel administratif insuffisant, logistique limitée, absence d’infrastructures adaptées : c’est dans ces conditions que l’administration provinciale, installée provisoirement à Beni, tente de fonctionner.
L’hôtel de ville de Beni sert de cabinet au gouverneur, mais selon des sources administratives, plusieurs services clés manquent de bureaux, et une grande partie des documents essentiels se trouve à Goma.
« Tout est en train d’être reconstruit, du matériel de bureau aux moyens de communication entre les services », confie un cadre de la province.
Les déplacements des autorités posent aussi un problème. Elles manquent de moyens de transport alors qu’elles doivent gérer l’administration et coordonner les territoires, notamment celui de Walikale, aujourd’hui isolé à cause de l’avancée des rebelles du M23.
Face à ces défis, des solutions d’urgence sont envisagées. Le gouverneur du Nord-Kivu cherche à mobiliser des ressources pour équiper les services essentiels et assurer la continuité des activités administratives. L’appui de Kinshasa et ses partenaires est crucial pour relever ces défis, précisent des sources administratives.
Mais la priorité du gouverneur Evariste Kakule Somo reste claire : « retourner à Goma, le chef-lieu de la province, pour administrer pleinement le Nord-Kivu ». Mais la ville est toujours sous occupation rebelle.