Risque imminent de pénurie de médicaments à Goma à cause de la fermeture de l’aéroport (Pharmaciens)

Les pharmaciens qui opèrent dans Goma au Nord-Kivu tirent la sonnette d’alarme sur une imminente pénurie de médicaments si l’aéroport de cette ville reste fermé.

Ces professionnels de la santé affirment qu’actuellement, dans certains dépôts pharmaceutiques des médicaments ne sont plus disponibles depuis quelques jours.

Ce sont ces dépôts qui distribuent les médicaments aux pharmacies qui revendent ensuite à la population. 

A cause de la rareté de certains produits dans les dépôts pharmaceutiques, leurs prix commencent déjà à augmenter. Cette augmentation va de 10% à 75%, rapportent des sources à Goma.   

Par exemple, un gramme de Moxyclav qui se vendait à 14.500 francs congolais (5USD) se négocie actuellement à 16.000 francs congolais (5.71 USD).

La boite de Diclofénac injectable qui coutait 10. 000 franc congolais (3.57 USD) avant la chute de la ville aux mains des rebelles, s’achète aujourd’hui à 17.500 francs (6.25 USD) dans les dépôts pharmaceutiques.

La pharmacienne Rosalie, (prénom d’emprunt) qui a repris ses activités, il y a quelques jours, indique que la plupart de pharmacies se ravitaillent dans la capitale congolaise. Mais avec la fermeture de l’aéroport depuis l’occupation de Goma par les rebelles du M23, il est difficile de renouveler les stocks.

Pourtant, avec les combats d’il y a quelques semaines entre le M23 et l’armée congolaise, les blessés se comptent par milliers dans les hôpitaux de Goma, augmentant le besoin et la demande en médicaments.  

« Nous ne savons pas où trouver les médicaments car les voies d’accès à Goma ne sont pas ouvertes. Plusieurs dépôts pharmaceutiques ici à Goma sont ravitaillés à partir de Kinshasa et aujourd’hui il n’y a pas de vol. Personnellement je n’ai pas encore vu l’arrivée des « produits divers » dans la ville depuis la guerre, je ne sais pas par où vont passer les médicaments », s’inquiète cette pharmacienne.

Elle explique également que les pharmaciens détaillants éprouvent d’énormes difficultés pour renouveler leurs stocks auprès des grossistes de la ville.

Lire aussi sur radiookapi.net: