Info 27 : « CENCO et ECC chez le M23 : Paix ou dangereuse légitimation du crime ? »

Revue de presse du jeudi 13 février 2025

Ce jeudi, les médias congolais reviennent sur le déplacement de la délégation CENCO-ECC à Goma pour échanger avec Corneille Nangaa, mais aussi sur l’ouverture du procès opposant la République démocratique du Congo au Rwanda, devant la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples à Arusha, en Tanzanie.

Des évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo et des pasteurs de l’Eglise du Christ au Congo ont présenté, mercredi 12 février, leur plan de sortie de crise sécuritaire aux rebelles de l’Alliance Fleuve Congo et du M23, à Goma, rapporte Mediacongo.net.

Cette rencontre s’est inscrite dans le cadre des consultations menées par ces deux confessions religieuses auprès des acteurs sociopolitiques du pays dans le cadre du « Pacte social pour la paix et le vivre ensemble en RDC », précise le portail.

La délégation a annoncé, depuis Goma, une série de rencontres avec certains chefs d'État des pays membres de la région afin de chercher une solution à la crise sécuritaire actuelle dans l'Est de la République démocratique du Congo, fait remarquer 7sur7.cd.

La délégation a plaidé pour la réouverture de l'aéroport international de Goma et du port pour faciliter le couloir humanitaire, et ainsi, permettre l'arrivée à Goma de l'assistance destinée aux nécessiteux affectés par la crise sécuritaire, ajoute le média.

Pour aboutir au retour de la paix face à la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire actuelle dans l'Est de la RDC, note Actualite.cd, les deux confessions religieuses estiment que le mouvement politico-militaire AFC/M23 doit également être impliqué dans la dynamique actuelle. 

Les deux parties ont échangé aussi autour des préoccupations des Congolais notamment l'exploitation illicite des matières premières et la peur de la balkanisation au regard de la fragilité sécuritaire qui règne dans cette partie du pays, poursuit le site d’informations.

Pour Mgr Donatien Nshole, explique La Prospérité, la solution à cette crise n'est pas militaire. D’où la volonté de l’ECC et la CENCO de vouloir écouter toutes les revendications qui alimentent le conflit dans l’Est de la RDC en vue de mettre en place des solutions durables, poursuit le quotidien.

« CENCO et ECC chez le M23 : Paix ou dangereuse légitimation du crime ? », titre Info 27.

La visite de la CENCO et de l’ECC auprès du M23/AFC à Goma suscite une vague d’interrogations pour le journal qui en énumère quelques-unes : pourquoi ces leaders religieux ont-ils choisi d’entrer en dialogue avec un groupe armé reconnu comme l’instrument de l’agression rwandaise contre la RDC ? S’agit-il d’une initiative sincère pour la paix ou d’une dangereuse légitimation d’un mouvement criminel ? Faut-il y voir un geste isolé des Églises ou une mission menée avec l’aval tacite des autorités congolaises ? Les services de renseignement étaient-ils informés ?, s’interroge le tabloïd.

Forum des As fait remarquer le fait selon lequel cette démarche ne fait pas l'unanimité. La famille politique du président Félix Tshisekedi, composée de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et de la plateforme Union Sacrée de la Nation (USN), s'oppose fermement à l'initiative de la CENCO et de l'ECC, explique le journal.

Le cessez-le-feu violé

Pendant ce temps, le Gouvernement de la République démocratique du Congo a condamné, dans un communiqué mercredi, la violation flagrante par le Rwanda et ses supplétifs du M23, du cessez-le-feu décidé par le Sommet conjoint des Chefs d'État et de Gouvernement de la SADC et de l’EAC, tenu le 8 février 2025 à Dar es Salaam en Tanzanie, consacré à la situation sécuritaire dans l'Est de la RDC, renseigne l’Agence congolaise de presse. 

Selon Le Potentiel, le Gouvernement congolais appelle la SADC et l’EAC à prendre des mesures face à cette violation flagrante par le Rwanda et ses alliés et recommande notamment : la convocation urgente d’une réunion des Chefs d’État-Major Général pour évaluer la situation et tirer les conséquences de cette nouvelle agression.

La RDC et le Rwanda en procès

Le Gouvernement de la République démocratique du Congo rassure qu'il prend toutes les dispositions nécessaires pour assurer la protection de son intégrité et de sa souveraineté territoriales, écrit Forum des As. Il appelle le peuple congolais à rester mobilisé derrière les Forces armées de la République démocratique du Congo et le Président de la République, ajoute le quotidien.

Dans un autre registre, l’Agence congolaise de presse rapporte que le procès opposant la RDC au Rwanda a été ouvert, mercredi 12 octobre, devant la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples à Arusha, en Tanzanie. Cette première audience a été consacrée à l'examen de la recevabilité de la requête formulée par la RDC mais aussi de la saisine, car la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples devra, avant tout, s'assurer de sa compétence à statuer sur les faits en cause, ajoute l’agence.

La RDC a sollicité de la Cour qu'elle ordonne au Rwanda de retirer ses forces, de cesser de soutenir le groupe rebelle M23, de mettre fin aux violations des droits de l'homme, de fournir des réparations, et de laisser à la Cour le soin de déterminer les compensations tout en couvrant l'ensemble des frais, indique pour sa part Mediacongo.net.