Les habitants de Goma sous occupation du M23, plaident pour la réouverture des banques

Les habitants de la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu plaident pour la réouverture des banques. Depuis l'occupation de cette ville par les rebelles du M23, il y a deux semaines, l’accès aux services financiers devient de plus en plus difficile.

Les banques et les coopératives financières demeurent fermées depuis la prise de Goma par le M23 le 27 janvier dernier.

Cette fermeture ne facilite pas la circulation de la monnaie et bloque les projets en cours d’exécution pour certains habitants, rapportent des sources dans la ville.

La population éprouve d’énormes difficultés pour survivre avec la hausse des prix des biens de première nécessité observée sur le marché local.

A la suite de cette situation, c’est la spéculation qui s’installe dans le secteur du transfert de fonds électronique via les applications de téléphone mobile. 

Face à cette rareté de l'argent liquide qui devient insoutenable, expliquent des sources locales, la population plaide pour la réouverture des banques afin de se ravitailler et faire face à leurs besoins quotidiens.

Voici le témoignage d’un habitant joint ce mercredi 12 février par Radio Okapi :

« Les activités économiques reprennent timidement. Sur le marché, il y a une hausse de prix inexplicable des aliments de base ; pourtant, nous ne parvenons pas à accéder aux services financiers parce que les banques ne fonctionnent pas. Et du coup, pour avoir l’argent liquide, ça devient un problème très sérieux. Et de l’autre côté, les agents qui font les transferts mobiles d’argent profitent aussi de cette situation pour appauvrir davantage la population. Ils exigent une commission allant de 6 à 10% pour tout retrait qu’on peut effectuer. Si vous voulez retirer 100 $ par exemple, on vous exige une commission de 10%, donc, vous ne recevez que 90%. C’est inadmissible ».

En temps normal, les frais de commission pour le retrait d’argent s’élèvent à environ 1%. Les habitants du chef-lieu du Nord-Kivu demandent la réouverture sécurisée des banques afin que les familles puissent avoir accès à l’argent liquide. Quelques distributeurs automatiques qui sont opérationnels limitent le plafond de retrait d’argent.  

La population sollicite également l’entrée des produits de première nécessité dans la ville.

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