L’Archevêque de Bukavu, Monseigneur Francois-Xavier Maroy a exhorté, vendredi 7 février, les autorités nationales à prévenir toute détérioration de la situation sécuritaire au Sud-Kivu afin d’épargner à la population de cette province « les douloureuses expériences du passé, dont les cicatrices sont encore présentes » dans les cœurs et les mémoires.
Cette lettre de Mgr Maroy est adressée au Gouverneur de la province du Sud-Kivu alors que les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise menacent la ville de Bukavu. Ces derniers ont déjà conquis quelques localités de la province du Sud-Kivu.
Francois-Xavier Maroy mentionne que « le peuple a les yeux et les oreilles tendus vers le sommet en cours en Tanzanie. Et que nos dirigeants, qui sont nos frères africains, prennent des décisions utiles pour arrêter la guerre au lieu de prolonger les discussions qui laissent le peuple meurtri dans l'agonie ».
Dans cette même correspondance, l’archevêque de Bukavu exprime aussi ses encouragements aux militaires des Forces armées de la RDC engagés aux fronts contre la rébellion du M23. Mais le prélat catholique dénonce aussi les abus commis par certains soldats congolais dans ce contexte de guerre au Sud-Kivu.
« Nous encourageons nos vaillants militaires pour qui nous ne cessons de prier, nous déplorons cependant que certains de nos frères qui vont ou qui reviennent du front, semblent nous assimiler à leurs ennemis en nous pillant et nous tuant pour rien ».
Alors que le M23 est à moins de 100 kilomètres du chef-lieu de la province de Sud-Kivu, l’archevêque de Bukavu plaide pour que cette ville densement peuplée ne soit pas transformée en champ de bataille :
« On entend dire que certains militaires commencent à vouloir installer leurs armes dans les parcelles des paisibles citoyens, comme pour transformer Bukavu, cette ville martyre de plus de trois décennies, en un champ de bataille. Il faudrait y penser par deux fois, tenant compte, entre autres, du récent carnage de Goma ».