Guerre dans l’Est de la RDC : des partenaires internationaux envisagent des sanctions contre le Rwanda

Le Parlement européen, choqué par l’avancée du M23 soutenu par le Rwanda, a convoqué jeudi 30 janvier à Strasbourg, une session spéciale pour analyser la situation sécuritaire et humanitaire au Nord-Kivu. Lors de cette session, des sanctions concrètes contre Kigali ont été proposées.

Le Bureau du Parlement européen a proposé aux eurodéputés des sanctions fortes à l’endroit de Kigali. Entre autres, la suspension du mémorandum Union européenne-Rwanda signé en février 2024 portant sur 5 domaines de collaboration. Il s’agit, notamment l’intégration de chaînes de valeur durable pour les matières premières et le soutien à la diversification économique, garantissant le bon fonctionnement et la durabilité de ces chaînes de valeur.

Puis la coopération en vue de parvenir à une production et une valorisation durable et responsable des matières premières critiques et stratégiques.

Il suggère aussi de suspendre toutes les manifestations sportives internationales prévues cette année au Rwanda dans le souci d’utiliser ces pressions concrètes et obtenir la stabilité.
Le représentant spécial de l’Union Européenne dans les Grands lacs, Johan Borgstam, a lui aussi recommandé des pressions robustes sur le Rwanda.

«Plusieurs leviers sont là économiques ou politiques qu'on peut envisager. Le travail se fait pour prendre des mesures », a lancé Johan Borgstam, demandant de passer un message fort aux autorités rwandaises.

Le ton ferme du Royaume Uni

De son côté, le Royaume Uni a adopté un ton bien plus ferme à l’égard de Kigali. Dans un communiqué publié sur son site officiel, le 30 janvier, le Gouvernement britannique a exigé le retrait immédiat des forces rwandaises de l’Est de la RDC. Le Royaume-Uni dit envisager activement les prochaines étapes, aux côtés de ses partenaires internationaux, y compris la possibilité d’un réexamen de tout le soutien britannique au Rwanda.

« Le Royaume-Uni condamne l'occupation de Goma et d'autres territoires de l'est de la RDC par le M23 et les Forces de défense rwandaises, qu'il considère comme une violation inacceptable de la souveraineté de la RDC et de la Charte des Nations unies, et qui pose un risque fondamental pour la stabilité régionale. Le 26 janvier, le ministre des Affaires étrangères a déclaré au président Kagame qu'une attaque contre Goma provoquerait une réaction ferme de la part de la communauté internationale. Le 29 janvier, Lord Collins a clairement indiqué au Haut-Commissaire rwandais que les actions du Rwanda dans l'est de la RDC étaient inacceptables et a exprimé sa profonde inquiétude face aux informations selon lesquelles le M23 et les FRD [Ndlr armée rwandaise] avançaient dans le Sud-Kivu en direction de Bukavu », indique le communiqué.

Le Royaume-Uni appelle toutes les parties à cesser immédiatement les hostilités, à faciliter l'accès de l'aide humanitaire et à reprendre des pourparlers diplomatiques ouverts à tous.